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A.P No 5? 15 September 1789.

2 the feminine sex represents the singularity of Marat’s work.

3. A.P No 5? 15 September 1789.

4. As in The Chains of Slavery, Marat remained distrustful of govern­ ment. For example? L'Ami du Peuple No. 28 (8 October 1789) declared?

"II est une vérité éternelle? dont il est important de convaincre les hommes? c'est que le plus mortel ennemi que les peuples aient à redouter est le gouvernement."

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Lorsque un peuple sort de l'esclavage? il s’en faut de

beaucoup qu'il soit libre. D'abord dans l'anarchie? il passe à la licence? puis il retombe dans l'oppression; il lutte contre la tirannie /sic7, et il n'arrive à la liberté que lorsque les fac­ tions ennemis sont anéanties; que le progrès des lumières a fixé l'opinion publique; qu'il s'est formé de saines idées des droite de l'homme et du citoyen? des limites des différons pouvoirs qui constituent la machine politique? des vrais rapports du peuple souverain aux dépositaires de ces pouvoirs? de ceux des citoyens aux agens de l'autorité? et de cuux des citoyens aux citoyens; c'est a dire lorsqu'il s'est formé des principes. ^

In short? when Marat reached the verdict that the bourgeois revolution had failed? it became imperative to instil a consciousness of civic vir­ tue in the population. This inculcated patriotic awareness would there­ fore be the natural consummation of the people's innate virtue. Once this was achieved? a new society could emerge from prevailing corruption. Certainly? Marat did not harbour any illusions regarding the difficulty of bringing this society into being. As the revolution progressed he realized only too well that its creation would be the fruit of hard

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labour and individual sacrifice. But the great "journées" of the early revolution had shown Marat where the virtues of supreme effort and

abnegation were to be found. Fortified by this knowledge? a new dimen­ sion was added to Marat's concept of journalism. More than just an argus? he would also become instructor to the virtuous but unschooled popular cause. And? in consequence? Marat's revolutionary ideal became the reward of those whose natural and inculcated virtue was deserving.

. ^ A.P. No.

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? 12 November 1789. "Mais la liberté n'est pleinement assu­ rée que lorsque l'esprit public est formée, c'est à dire^lorsque le peuple connaît ses droits et ses devoirs, qu'il a une idée des hommes et des passions qui les font mouvoir?^qu'il a l'opinion qu'il doit avoir

des agent8^de l'autorité? qu'il pénètre leurs desseins et qu'il s'aper­

çoit des pieges qu'ils leur tendent (A.F. No. 274? 8 November 1790)' "Bien mériter de la patrie? c'est lui consacrer ses lumières? ses travaux? ses veilles? sa liberté? ses jours: c'est lui faire de grands sacrifices en ne cherchant d'autre récompense que le plaisir et la gloire de la servir? et non tirer avantage des choses qui tendent au bien commun" (A,P. No. 421? 6 April 1791)»

"Il faut des lumières? du courage? des soins? des combats pour con­ quérir la liberté; - pour la conserver il faut de la constance? et une vertu à l'épreuve des fatiguas? des privations? de la misère? de la

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Although Marat never offered an explicit or conciae explanation of what he meant by the word "peuple"? he employed three criteria in de­ lineating his people. The first of these was economic or material. Its roots lay in the struggle which Marat perceived between the rich and the poor. His second criterion was moral? based as it was on the civic utility and virtue of the people. And Marat's final criterion was political? born of two considerations: the temporary distinction between "active" and "passive" citizens? and the characteristic willingness of the people to act in crisis situations. Sometimes these three standards were quite distinct in Marat's thought? and at other times they imbricated

on one another. Nevertheless? using these three criteria? as Marat did? it is possible to arrive at an approximation of those who comprised the

revolutionary select? those who? in Marat's estimation? would become the benefactors and beneficiaries of revolution and its subsequent society.

With regard to Marat's economic criterion? it must be remembered that his concept of a conflict between extremes of wealth and poverty was anterior to the revolution. Both The Chains of Slavery and the Plan de legislation criminelle had touched on this subject. And in the opening months of the revolution? the Offrande à la Patrie ... and its Supplément had presented the spectre of a class conflict should the rich and privi­ leged persist in their selfish course.^ Several months later Marat's Plan de Constitution returned to the delicate issue of the dichotomy of fortune

(v, eupra, pp. 80-81). "Je n'ignore pas g^ue ces hommes apa-

thiques? qu'on appelle des hommes raisonnables? désapprouvent la chaleur avec laquelle j'ai plaidé la cause de la Nation; mais est-ce ma faute s'ils n'ont point d'âme? (...) Depuis tant de siècles qu'ils

oppriment le peuple? qu'a-t-il gagné à ses paisibles réclamations?

(...) Pour avoir la paix? faudra-t-il donc toujours qu'il se laisse

dépouiller en silence? et qu'il les invite? par sa lâcheté? à toujours s'abreuver de son sang?" ("Avertissement?" 8.O.P.).

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Dans une société sagement ordonnée? les membres de l'Etat doivent? à raison des mêmes droits qu'ils tiennent de la nature? ■ jouir à peu près des mêmes avantages. Je dis à peu près? car il ne

faut point prétendre à une égalité rigoureuse qui ne saurait exister dans la société? et qui n'est pas même dans la natures le ciel ayant départi aux différents individus des degrés différents de sensibilité? d'intelligence? d'imagination? d'industrie? d'activité et de force; conséquemment des moyens inégaux de travailler à leur bonheur et d'acquérir les biens qui les procurent. Mais il ne doit se trouver d'inégalité dans les fortunes que celle qui resuite de 1'inégalité des facultés naturelles? du meilleur emploi du temps? ou du concours de quelques circonstances favorables. La loi doit même prévenir leur trop grande inégalité? en fixant des limites qu'elles ne puissent franchir. Et? de fait? sans une certaine proportion entre les for­ tunes? les avantages que celui qui n'a aucune propriété retire du pacte social? se réduisent presque à rien. (...)

Dans une société où les fortunes sont très inégales et où les plus grandes fortunes sont presque toutes le fruit de 1'intrigue ? du charlatanisme? de la faveur? des malversations? des vexations? des rapines? ceux qui regorgent du superflu doivent subvenir aux besoins de ceux qui manque du nécessaire.

Dans une société où certains privilégiés jouissent dans l'oisi­ veté? la faste et les plaisirs? des biens du pauvre? de la veuve et de l'orphelin; la justice et la sagesse exigent également qu'au moins une partie de ces biens aille enfin à leur destination? par un partage judicieux entre les citoyens qui manquent de tout; car l'honnête citoyen que la société abandonne a sa misère et à son dés­ espoir rentre dans l'état de la nature et a droit de revendiquer à main armée des avantages qu'il n'a pu aliéner que pour s'en procurer

de plus grands? toute autorité.qui s'y oppose est tyrannique? et le juge qui le condamne à la mort n'est qu'un lâche assassin.

Here? it is important to note that although Marat adhered to a doctrine of "each according to his own merit" and did not advocate common ownership. his notion of man's natural right to material welfare did prompt the sug-

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gestion that superfluity be taken by force? if need be.

In November 1789 L'Ami du Peuple developed this theme? optimisti­ cally affirming

... les lois n'ont pas d'empire qu'autant que les peuples veulent bien s'y soumettre; et? s'ils ont brisé le joug de la noblesse?

ils briseront de même celui de 1 ' opulence. Le grand point est de les éclairer? de leur faire sentir leurs droits? de les en péné­ trer? et la révolution s'opérera infailliblement sans qu'aucune puissance humaine puisse s'y opposer. Le progrès des lumières est même beaucoup trop rapide? pour que 1'époque en soit encore éloignée.

P.O'.m. 12-15.

2. The Plan de législation criminelle had stopped short of this radical thoughts mipra? Chapter II? pp. 35-37.

Le seul moyen qu'il reste aux riches de se soustraire au coup qui les menace? est de s’exécuter de bonne foi, en faisant part au pauvre d ’une partie de leur superflu. ^

A few days later? Marat was no longer so optimistic. In a tone of alarm regarding the National Assembly’s proposal that army conscription last four years? he exclaimed :-

Le seul bonheur dont les dix-neuf vingtièmes des citoyens puissent jouir, est l'abondance? le plaisir et la paix: ils ne connoissent point d'autres biens dans ce monde» Qu’on pense un peu aux suites terribles d'un règlement qui condamneroit le manoeuvre,

l’artisan? l'ouvrier? à consacrer quatre années de sa vie au métier des armes? pour s’acquitter envers l’état? qui n ’a rien fait pour eux? et dont ils ne retirent aucun avantagei Qu’on pense aux suites terribles de ce règlement? mis en exécution contre des marchands? des négocians? des hommes de lettres? des savans? des artistes! ^

,., Assujettir au même service? et 1 'indigent? et l'opulent? et l'homme qui a de vastes possessions? et l'homme qui n'a aucune pro­ priété? seroit établir une loi inique? vexatoire? oppressive;

elle romproit toute proportion entre les avantages que les citoyens retirent de la société? et les charges qu'elle leur imposes avec cette différence encore? que le riche trouveroit mille moyens de se faire exempter? et que le pauvre resteroit presque seul chargé de tout le fardeau. C'est précisément ce qui est arrivé depuis la

révolution. Combien de malheureux ouvriers? de crocheteurs, de

porteurs d'eau? qui n'ont que leurs bras pour toute fortune? ont

été contraints de donner chaque quinze jours? vingt-quatre heures pour garder les hôtels des riches qui les oppriment? Où est la patrie de ceux qui n ’ont aucune propriété? qui ne peuvent prétendre à aucun emploi? qui ne retirent aucun avantage du pacte social? Par-tout condamnés à servir; s'ils ne sont pas sous le joug d'un maître? ils sont sous celui de leurs concitoyens; et? quelque

révolution qui arrive? leur lot éternel est la servitude? la pauv­ reté? l'oppression» ^

As the revolution advanced, and Marat saw the poor discriminated against militarily? professionally and politically? his attitude became more and more menacing. In June 1790 Marat's Supplique de 18 millions

1» A.P. No. 52? annotated to read 20 November 1789 instead of 18 Novem- ber 1789.

2. It should be remarked that Marat's exclusion of certain social