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Quantification des Déchets Solides Ménagers de la Ville de Kara et Scénarisation de la Gestion

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Academic year: 2022

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ISSN 1450-216X / 1450-202X Vol. 148 No 2 January, 2018, pp. 179-187 http://www. europeanjournalofscientificresearch.com

Quantification des Déchets Solides Ménagers de la Ville de Kara et Scénarisation de la Gestion

Bonnah Maléki

Corresponding Author, Laboratoire GTVD (Gestion, Traitement et Valorisation des Déchets)

Faculté des Sciences, Université de Lomé - BP: 1515 Lomé-Togo E-mail: bonmaleki@gmail.com

Baba Gnon

Laboratoire d’Assainissement, Sciences de l’Eau et Environnement (LASEE) Faculté des Sciences et Techniques (FaST)

Université de Kara - BP: 404 Kara-Togo

SégbéayaKwamivi N.

Laboratoire d’Assainissement, Sciences de l’Eau et Environnement (LASEE) Faculté des Sciences et Techniques (FaST)

Université de Kara - BP: 404 Kara-Togo

Résumé

La gestion des déchets solides ménagers à Kara (Togo) connaît des difficultés qui sont préoccupantes. Cette étude a pour but de déterminer les données quantitatives relatives à ces déchets et d’élaborerdes scénarios devant permettre le choix d’une filière de gestion durable et efficace de ces déchets.

A cet effet, il est réalisé huit campagnes de caractérisation entre 2013 et 2016, quatre en temps secs et quatre autres en temps humides. Les ménages retenus sont choisis au hasard dans différents quartiers de la ville et leur nombre est défini sur la base de la taille de la population et de sorte à couvrir au moins le centième de cette population. Le tri des déchets est fait suivant la MODECOM légèrement modifiée.

Les ratios varient suivant le quartier et la saison entre 0,10 et 1,64 kg.hab-1.j-1 avec une moyenne pour l’ensemble de la ville égale à 0,41 ± 0,04 kg.hab-1.j-1. Les données massiques par taille sont dominées par les catégories fines (60,61-75,82 %) avec une majorité extrafine : 32,89-51,20 %. La majorité des gros et moyens est putrescible : 11,78 ± 2,96 %.

Les constituants de ces déchets offrent la possibilité de valorisation jusqu’au tiers de leur masse totale. Une gestion efficace de ces déchets doit associer les actions "prévention",

"valorisation" et "stockage" avec un maximum de pré-collecte.

Motsclés: Kara, Déchets solides ménagers, ratio journalier, caractérisation, gestion

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Abstract

The current waste management in Kara (Togo) is experiencing worrying difficulties. This survey intends to establish data and to make scenario that must allow the selection of a permanent and efficient system waste management in Kara.

For this purpose, eight characterization campaigns have been carried out between 2013 and 2016. Four campaigns took place in the rainy seasons and four during the dry seasons. The households chosen were picked randomly in various neighborhoods throughout the city and their number was defined based on the size of the population so that it must include at least one hundredth of this population. The waste was sorted using a slightly modified MODECOM.

The rates varied depending on the neighborhood and the season in the range of 0,10-1,64 kg/capita/day, on average 0,41 ± 0,04kg/capita/dayfor the whole city. The fine waste is the most abundant(60,61-75,82 %). The majority of big and average waste is putrescible: 11,78 ± 2,96 %.

The third from the weight of these waste components allow valorization. An efficient system waste management must include reduction, valorization and discharge with maximum of pre-collection.

1. Introduction

La production des déchets dans le monde est en augmentation sensible avec la croissance démographique (Aïna, 2006) et la consommation de plus en plus diversifiée. Cette situation accentue la dégradation de l’environnement et de la santé des populations, surtout dans les Pays En Développement (PED). Les déchets urbains des PED ne sont pas pris en charge, manquant des systèmes de gestion adéquats (Aloueimine, 2006). Au Togo, le ramassage et l’élimination des ordures ne sont pas bien organisés. Ainsi, dans la ville de Kara (nord-Togo), les déchets sont éparpillés dans les zones non bâties, rues, caniveaux, abords de la rivière et ses ruisseaux, etc. (Ségbéayaet al.,2012).

Pourtant la gestion des déchets doit s’inscrire désormais dans la politique du développement durable optée par les Nations Unies. Malheureusement, le manque de données sur les déchets est un handicap à la mise en place d’un système efficace de gestion durable (Aïna, 2006).

La présente recherche a pour finalité la quantification des déchets solides ménagers produits dans la ville de Kara et la scénarisation de la gestion afin d’évaluer lamise au point d’un système de gestion garantissant le minimum d’impact sur l’environnement et la santé publique. Les données ciblées dans cette étude sont : le ratio de production et les compositions et granulométrique typologique.

2. Matériel et Méthodes

2.1. Site de l’étude et périodes d’échantillonnages

Ces recherches ont été réalisées au Togo, dans la ville de Kara (entre les parallèles 9° et 10° de latitude Nord et entre 1° et 1° 30’ de longitude Est). Avec 104,4 milliers d’habitants et 27 quartiers en 2015, il n’existe pas de différenciation notable relative au lieu de résidence à Kara. C’est une ville difficile à stratifier en quartiers de standings distincts. Son architecture présente très peu de voies carrossables surtout dans sa périphérie. Elle connait une longue saison pluvieuse d’avril à octobre (7 mois) et une saison sèche de novembre à mars (5 mois). Ainsi, les recherches entre 2013 et 2016 sont menées en six saisons consécutives, les travaux des saisons pluvieuses ayant lieu au cours des mois d’août et ceux des saisons sèches pendant les mois de janvier.

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2.2. Choix des Quartiers et des Ménages

Pour une représentativité au rapport de 3 quartiers sur 5, seize (16) quartiers ont été choisis par tirage au sort. Il s’agit de : Adabawéré, Agnarim, Batascom, Chaminade, Chantier Rouge, Cofac, Don-Bosco, Dongoyo, Ewaou, Kara-Sud, Kpiyimboua, Tchintchinda, Téloudè, Tomdè, Zongo et Zongo-Yéyé.

Des ménages de niveaux de vie socio-économiques différents sont sélectionnés de façon aléatoire dans les quartiers retenus. Le nombre de ménages choisis par quartier est proportionnel à la densité de la population (Ségbéayaet al.,2012). Ce nombre est calculé à partir de la taille des ménages afin d’atteindre le centième de la population et pour avoir une masse minimale à trier de 500 kg recommandés par ADEME (MODECOM, 1993). Une campagne de caractérisation effectuée en 2012 (année 0) a donné une taille de 4,70 habitants par ménage et une masse de 1530 kg de déchets pour environ 1 % de la population. Chaque campagne donne accès à la taille des ménages de la saison, ensuite la taille des ménages de cette saison permet de prévoir le nombre minimal de ménages de la saison suivante. Les effectifs retenus et les masses de déchets collectés sont inscrits dans le tableau 1.

Les ménages retenus ont fait l’objet de sensibilisation porte-à-porte à l’intérêt de cette étude et à la fourniture des données correctes. Ensuite, les acteurs leur ont distribué des sacs poubelles pour y déposer leurs déchets solides pendant trois jours.

Tableau I: Effectifs des ménages et d’habitants retenus avec la quantité des déchets collectés

Paramètres

Année 1 (2013) Année 2 (2014) Année 3 (2015) Année 4 (2016) Saison

sèche

Saison Humide

Saison sèche

Saison Humide

Saison sèche

Saison Humide

Saison sèche

Saison Humide

Taille des ménages 4,27 4,69 4,89 4,45 4,39 4,94 4,40 4,55

Nombre de ménages

minimal 214 235 219 210 235 238 216 243

Nombre de ménages retenus

Total 234 223 253 269 246 251 250 282

Min 6 6 4 4 7 7 6 6

Max 34 38 33 38 37 31 35 43

Nombre d’habitants

minimal 1004 1004 1023 1023 1044 1044 1065 1065

Nombre d’habitants retenus

Total 1000 1046 1238 1197 1080 1241 1100 1284

Min 19 21 28 34 28 31 22 26

Max 122 172 125 184 152 166 218 192

Quantité de déchets collectés (kg)

Total 1068±1,1 1691±1,4 1308±1,2 1622±2,5 907±1,1 1661±2,3 922±2,2 1764±2,3 Min 31±0,2 32,5±0,2 32,5±0,2 47±0,5 21,5±0,2 25±0,3 18±0,5 37±0,3 Max 128±0,4 350±0,7 153±0,4 228±0,9 128,5±0,4 209±0,8 153±0,8 249±0,9

2.3. Opération de Collecte et de Tri

Le joursuivant lestrois jours de la production d’ordures dans les ménages, les sacs poubelles sont récupérés, renfermés et étiquetés d’une fiche indiquant leur quartier de provenance. Ils sont ensuite transportés sur le site expérimental où ils sont pesés par quartier.

Les déchets sont mélangés et soumis à l’opération de quartage. Les quatre tas formés permettent de constituer un échantillon homogène d’au moins 500 kg (MODECOM, 1993).

Une table de tri est utilisée pour distinguer les granulométries suivantes : les gros (> 100 mm), les moyens (100-20 mm) et les fins (< 20 mm) (ADEME, 1993 ; Aïnaet al., 2006). Ensuite, les fines sont séparées en « fines grossières » (20-10 mm) et « extrafines » (< 10 mm). Ensuite, les fractions >

100 mm et celles de 100-20 mm sont dissociées en neuf catégories : les putrescibles, les papiers et cartons, les textiles et textiles sanitaires, les plastiques, les verres, les métaux, les combustibles non classés (CNC), les incombustibles non classés (INC) et les déchets spéciaux (Kolédziet al., 2011 et Ségbéayaet al., 2012).

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3. Résultats et Discussion 3.1. Résultats D’échantillonnage

Le nombre de producteurs des déchets étudiés est supérieur au centième de la population (tableau 1) sauf en saison sèche de l’année 1 où l’objectif est atteint à 99,6 % (à 4 personnes près). L’effectif approximatif de cette saison s’explique par la surestimation de la taille des ménages. En effet, la taille des ménages appliquéepour l’échantillonnage dans cette saison est 4,70 obtenue en année 0. Mais à la fin, la campagnea révélé4,27 comme taille des ménages pour la saison concernée. La masse de déchets solides ménagers collectés est supérieure 500 kg pour toutes les saisons.

3.2. Production des Déchets Solides Ménagers à Kara

Les ratios journaliers varient dépendamment des quartiers, sans différence significative au seuil de 5

%, entre 0,10 et 0,99 kg.hab-1.j-1 pour les temps secs et entre 0,17 et 1,64 kg.hab-1.j-1 pour les temps humides. Les valeurs les plus élevées sont observées à Cofac, un quartier à forte activité commerciale.

Les ratios moyens extrapolés pour la ville de Kara sont de 0,28-0,36 kg.hab-1.j-1pendant les temps secs et 0,45-0,54 kg.hab-1.j-1 pendant les temps humides (Tableau II). Les productions moyennes des temps pluvieux sont significativement différentes au seuil de 5 %. Les ratios des temps pluvieux sont plus élevés que ceux des temps secs. Cela peut s’expliquer par l’augmentation de l’humidité et de de la consommation en temps de pluies et de récoltes des produits agricoles. Les ratios de production de Kara sont faibles et caractérisent le niveau de vie de la population laquelle réutilise les ordures, surtout dans l’élevage comme à Nouakchott (Aloueimineet al., 2006). Les moyennes annuelles sont entre 0,38 et 0,46 kg.hab-1.j-1, soit 0,41 ± 0,04 kg.hab-1.j-1.Ces valeurs se situent dans la fourchette des ratios des villes des PED : 0,21-0,90 kg.hab-1.j-1 (Charnay, 2005).

La moyenne des déchets générés sur les quatre années d’étude est alors de 42,11 ± 3,06 t/j, c’est-à-dire 15379,34 ± 1111,42 t/an.Il s’en suit une certaine nécessité de matériels et d’acteurs pour le transport et le traitement de ces déchets.

Tableau II: Valeurs des ratios de production de déchets ménagers bruts dans la ville de Kara en quatre ans

Période Saison sèche Saison humide Valeur annuelle Effet saison

Année 1 0,36 0,54 0,46 *

Année 2 0,35 0,45 0,41 *

Année 3 0,28 0,45 0,38 ***

Année 4 0,28 0,46 0,38 *

Moyenne 0,32 ± 0,04 0,47 ± 0,04 0,41 ± 0,04 ***

* = faiblement significatif (P < 0,05) ; *** = hautement significatif (P < 0,005) ; NS = Non Significatif (P > 0,05).

3.3. Composition Granulométrique des Déchets Solides Ménagers de la Ville de Kara

Contrairement à Lomé (Kolédziet al., 2011), les gros (>100 mm) représentent la plus faible proportion (Figure 1), possiblement à cause d’une faible consommation et/ou d’une forte récupération dans cette taille. Une autre explication est la réduction des éléments gros en fractions moyennes et fines pendant la manipulation des déchets à la source. En caractérisant les déchets solides ménagers d’Abomey- Calavi (Bénin), Topanou (2012) a également établi que la fraction de déchets dont le diamètre est supérieur à 100 mm représente la plus faible proportion. Les fins (<20 mm) l’emportent (Ségbéayaet al.,2012) sur toutes les saisons (60,61-75,82 %) avec une majorité extrafine (<10 mm) représentant 32,89-51,20 % des déchets. Ceci est probablement dû au mode de vie de la population. L’utilisation du bois de chauffe et du charbon de bois génère des cendres et des débris de charbons composant ces fractions. Aussi, les ordures produites sont chargées de sable, graviers, etc. au balayage et au ramassage. D’après Aloueimine (2006), une quantité importante de sable dans les déchets rend la

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collecte plus que problématique. Une politique de réduction des déchets doit alors passer par la diminution de la contamination par le sol.

Outre les fines grossières, toutes les fractions granulométriques ont des proportions significativement différentes selon les saisons. Les fractions extrafines sont plus importantes en saison sèche qu’ensaison pluvieuse peut-être parce que les déchets peu humides sont plus facilement rédéductibles en petites fractions. Aussi, les cours non revêtues ne sont pas arrosées avant d’être balayées et chargent les ordures ménagères des composants du sol en temps sec plus qu’en saison des pluies. A l’inverse des extrafins, les valeurs des moyens et des gros du temps humide sont les plus grandes par augmentation de l’humidité. Cela peut être dû à une absorption d’eau dans ces tailles plus que dans les extrafins en période de pluies. Une autre explication est que l’aptitude d’effritement des gros et des moyens serait plus faible pour les déchets les plus humides.

Figure 1: Répartitions granulométriques saisonnières moyennes des DSM de la ville de Kara

3.3. Composition Typologique des Déchets Solides Ménagers de la Ville de Kara

Les catégories prédominantes dans les diamètres gros+moyens sont : les putrescibles, les combustibles non classés (CNC), les incombustibles non classés (INC) et les plastiques. Les putrescibles sont majoritaires : 7,54-10,62 % en saisons sèches et 9,09-18,22 % en saisons humides. Mais ces taux sont faibles devant ceux de Lomé (60 %) (Kolédziet al., 2011), d’Abomey-Calavi (50,3 %) (Topanou, 2012) et de Ouagadougou (39 %) (Tezanou, 2001). Ces constats sont aussi faits à Nouakchott (4,8 %) où les putrescibles sont valorisés au sein des ménages dans l’élevage (Aloueimineet al., 2006). La même explication est valable pour Kara.La présence des CNC (3,68 % et 5,15 % durant les temps secs contre 4,67 % et 6,18 % durant les temps humides) peut s’expliquer par l’utilisation du bois et du charbon de bois comme principales sources de chaleur. Les INC sont de diamètres moyens très proches des fins ; ils intègrent les déchets au balayage et au ramassage des cours non aménagées. Ils sont plus représentés en saison sèche qu’en saison des pluies comme les fins.Les taux de plastiques et de métaux témoignent de l’intensité de la réutilisation et/ou recyclage dans les tailles > 20 mm. Il résulte que la pollution esthétique des plastiques (< 5 %) n’est pas liée à leur quantité mais à leur gestion. Les verres ne sont jetés que lorsqu’ils sont cassés, d’où leurs proportions négligeables. La présence des déchets spéciaux (constitués en majorité de piles et de médicaments), même en faibles fractions, prouve qu’ils sont jetés avec les autres catégories dans les mêmes poubelles.

4.68 21.03 24.24 50.05

6.46 28.40 27.66 37.48

0.00 10.00 20.00 30.00 40.00 50.00 60.00

Gros: > 100 Moyens: 20-100 Fins grossiers: 10-20 Extrafins: < 10

% masse de matière humide

Tailles (mm) Saison Sèche Saison Humide

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Tableau III: Composition typologique moyenne des DSM de la ville de Kara en quatre ans

Déchets Proportions saisonnières et annuelle (%)

Effet saison Saison sèche Saison humide Valeur annuelle

Putrescibles 8,84± 1,34 13,88 ± 4,58 11,78 ± 2,96 NS

Papiers+Cartons 1,22 ± 0,47 1,69 ± 0,60 1,50 ± 0,47 NS

Textiles 1,07 ± 0,38 1,57 ± 0,37 1,36 ± 0,33 NS

Plastiques 2,51 ± 0,26 4,58 ± 0,62 3,72 ± 0,40 **

CNC 4,54 ± 0,71 5,57 ± 0,68 5,14 ± 0,36 NS

Verres 0,34 ± 0,12 0,77 ± 0,13 0,59 ± 0,12 ***

Métaux 0,85 ± 0,19 1,12 ± 0,18 1,01 ± 0,17 *

INC 5,55 ± 0,83 4,68 ± 1,45 5,05 ± 1,04 NS

Spéciaux 0,63 ± 0,38 0,95 ± 0,15 0,81 ± 0,14 NS

Fins grossiers 24,25 ± 1,48 27,70 ± 5,06 26,26 ± 2,65 NS

Extrafins 50,04 ± 1,58 37,48 ± 3,27 42,72 ± 1,56 *

* = faiblement significatif (P < 0,05) ; ** = moyennement significatif (P < 0,01) ;

*** = hautement significatif (P < 0,005) ; NS = Non Significatif(P > 0,05).

3.4. Composition des Déchets Ménagers par Mode de Gestion à Kara

Tableau IV: Distribution massique des déchets ménagers humides de Kara par type de gestion

Types de gestion Valorisables (%) Valorisables matières (%)

Valorisables

thermiques (%) Stockable (%)s Saison sèche 24,93 ± 1,80 19,31 ± 1,26 18,18 ± 1,80 99,37 ± 0,38 Saison humide 33,87 ± 4,01 26,72 ± 4,22 27,30 ± 4,19 99,05 ± 0,15 Valeur annuelle 30,14 ± 2,11 23,64 ± 2,37 23,50 ± 2,77 99,19 ± 0,14

Effet saison * NS * NS

* = faiblement significatif (P < 0,05) ; NS = Non Significatif.

Les déchets valorisables concernent toutes les catégories, hormis les fines et les spéciaux. Cette fraction représente 30,14 ± 2,11 % comme moyenne annuelle de la quantité totale des DSM générés.

Ainsi, le développement des filières de valorisation des déchets peut diminuer les quantités de déchets à gérer par la ville de Kara d’au moins 1/3 de leur masse par an.Ce type de déchets diffère significativement au seuil de 5 % selon les saisons (P < 5), les proportions des temps humides étant les plus fortes en raison de l’apport d’eau de pluies.

Les valorisables matières font 23,64 ± 2,37 % en moyenne par an. Ils sont constitués de compostables (putrescibles et papiers+cartons), de recyclables (plastiques, métaux, verres) et des INC valorisables dans le bâtiment et en technique routière ou en remblais.

La fraction valorisable thermique regroupe les composants organiques et occupe en moyenne23,50 ± 2,77 % par an. Malgré le faible taux d’humidité des déchets, l’importante teneur en sable, les coûts d’investissement et de fonctionnementet les exigences relatives à la préservation de la santé et de l’environnement sont des inconvénients pour l’incinération des DSM de la ville de Kara.

Cependant, on peut envisager de valoriser les papiers et cartons, les brins de bois, les débris de charbons de bois en biocombustibles de chauffage. Cela jouerait un rôle d’alternative aux bois et charbons de bois et contribuerait à limiter la déforestation.

Hormis, les déchets spéciaux (< 1 %) qui peuvent être confinés dans des alvéoles de déchets dangereux, toutes les catégories sont stockables, soit au moins 99 % de la masse totale des DSM générés à Kara. Mais ce mode de traitement devrait concerner uniquement les déchets qui ne peuvent être traités autrement.

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3.5. Elaboration des Scénarios de Gestion des Déchets Solides Ménagers à Kara

Relativement aux moyens dont disposent les associations de pré-collecte et à l’adhésion des ménages, le recouvrement des déchets générés peut être partiel ou total pour la pré-collecte. Ainsi, on peut constituer quatre(4)scénarios ܁, ܁, ܁ et ܁suivant lesquels respectivement 25 %, 50 %, 75 % et 100

% des déchets générés sont pré-collectés. Les actions à mener pour agir efficacement sur la gestion des déchets à Kara sont la prévention, la valorisation matière et/ou le stockage. Ce qui conduit à quatre options pour chaque scénario.

• Option A: stockage : tous les déchets pré-collectés sont stockés.

• Option B: valorisation + stockage: les fractions valorisables des déchets pré-collectés font l’objet d’une valorisation ; le reste est stocké. Les variantes suivantes peuvent être retenues :

۰ : valorisation de 25 % des valorisables matières pré-collectés et stockage du reste de la pré-collecte ;

۰ : valorisation de 50 % des valorisables matières pré-collectés et stockage du reste de la pré-collecte ;

۰ : valorisation de 75 % des valorisables matières pré-collectés et stockage du reste de la pré-collecte ;

۰ : valorisation de tous les valorisables matières pré-collectés et stockage du reste de la pré-collecte.

• Option C : prévention + stockage : la quantité de déchets (la fraction fine en particulier) qui devait être produite est réduite en amont, au niveau des ménages ; la partie pré-collectée des déchets produits est entièrement stockée. Tenant compte de la composition des DSM de Kara et en ciblant spécifiquement les déchets fins (environ 43 % d’extrafins), il est possible de fixer la réduction à 25 %. Il s’agirait alors de prévenir 25 % de la production prévue, puis de stocker tous les DSM pré-collectés de la masse produite.

• Option D : prévention + valorisation + stockage : La production des déchets est réduite en amont ; les fractions valorisables matières des déchets générés et qui sont pré-collectés sont valorisées ; le reste subit l’opération de stockage. Les variantes suivantes peuvent être retenues:

۲ : prévention de 25 % de la production prévue, valorisation de 25 % des valorisables matières pré-collectés dans la masse produite et stockage du reste de la pré-collecte ; D : prévention de 25 % de la production prévue, valorisation de 50 % des valorisables

matières pré-collectés dans la masse produite et stockage du reste de la pré-collecte ; D : prévention de 25 % de la production prévue, valorisation de 75 % des valorisables

matières pré-collectés dans la masse produite et stockage du reste de la pré-collecte ; D : prévention de 25 % de la production prévue, valorisation de tous les valorisables

matières pré-collectés dans la masse produite et stockage du reste de la pré-collecte.

Tableau V: Répartition des déchets (%) suivant les scénarios de gestion proposés et les options possibles

S Options A B

C D

۰ ۰ ۰ ۰ ۲ ۲ ۲ ۲

܁

Prévention 0 0 0 0 0 25 25 25 25 25

Valorisation 0 1,48 2,95 4,43 5,91 0,00 1,97 3,94 5,91 7,88 Stockage 25 23,52 22,05 20,57 19,09 18,75 16,78 14,81 12,84 10,87 Non collecte 75 75 75 75 75 56,25 56,25 56,25 56,25 56,25

܁

Prévention 0 0 0 0 0 25 25 25 25 25

Valorisation 0 2,95 5,91 8,86 11,82 0 3,94 7,88 11,82 15,76 Stockage 50 47,05 44,09 41,14 38,18 37,50 33,56 29,62 25,68 21,74 Non collecte 50 50,00 50,00 50,00 50,00 37,50 37,50 37,50 37,50 37,50

܁

Prévention 0 0 0 0 0 25 25 25 25 25

Valorisation 0 4,43 8,86 13,29 17,73 0 5,91 11,82 17,73 23,64 Stockage 75 70,57 66,14 61,71 57,27 56,25 50,34 44,43 38,52 32,61 Non collecte 25 25,00 25,00 25,00 25,00 18,75 18,75 18,75 18,75 18,75

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S Options A B

C D

۰ ۰ ۰ ۰ ۲ ۲ ۲ ۲

܁

Prévention 0 0 0 0 0 25 25 25 25 25

Valorisation 0 5,91 11,82 17,73 23,64 0 7,88 15,76 23,64 31,51 Stockage 100 94,09 88,18 82,27 76,36 75 67,12 59,24 51,36 43,49

Non collecte 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

De l’analyse de ces quatre scénarios de pré-collecte et des diverses options possibles, il vient que la valorisation et le stockage sont d’autant plus élevées que la pré-collecte est plus grande. Plus le taux de valorisation est important, plus celui du stockage est faible. Par ailleurs, les valeurs du stockage avec la prévention sont moins grandes que celles sans la prévention. Tout compte fait, l’optimisation de la valorisation nécessite l’optimisation de la pré-collecte, et la réduction du stockage nécessite l’adoption de la prévention. Ainsi, en classant les scénarios du plus au moins préférable, on a : S, S, S et S. Pour tous les scénarios, le classement des options par ordre de performance décroissant est D, B, C et A. Enfin, de la plus avantageuse à la moins préférable, les différentes variantes peuvent se classer comme suit : D, D, S, D, B, B, B et B. L’idéal serait alors d’adopter le scénario S avec la variante D de l’option D. Cela reviendrait à réduire la production des DSM de 25 % par diminution de la fraction fine, à pré-collecter la totalité de ce qui est néanmoins généré, à valoriser la totalité des valorisables et à éliminer le reste par stockage.

La valorisation maximale suivant le scénario 1 est de 2,78 t/j en 2020 et elle est obtenue avec la variante D de l’option D. Cette valeur est atteinte selon le scénario 2 au niveau de la variante B de l’option B. Le maximum de valorisation suivant ce deuxième scénario est le double de celui selon le premier scénario. Cette quantité est dépassée suivant le scénario 3 avec B. Quant-au plus grand flux de valorisation selon S, il est le triple de celui suivant S et il est atteint selon le scénario 4 avec la variante B. Si l’on opte pour l’idéal, c’est-à-dire D appliqué au S, l’on aboutit à 11,12 t/j de valorisation pour 15,34 t/j de stockage en 2020.

Ces informations peuvent servir dans la planification des activités de gestion des déchets solides ménagers suivant le modèle qui illustre le mieux les réalités techniques et financières.

Conclusion

Dans le but d’évaluer la pertinence de l’optimisation du système de gestion et la valorisation des déchets solides ménagers de Kara, huit campagnes de caractérisations ont été réalisées.

La production varie selon le quartier et la saison sans évolution significative d’une année à une autre entre 0,10 et 1,64 kg.hab-1.j-1. Elle est liée au niveau et au mode de vie de la population. La grande partie des déchets solides ménagers est fine : 60,61-75,82 %. Les putrescibles ne font que 11,78

± 2,96 % mais sont dominants dans les diamètres > 100 mm. Environ 1/3 de la masse totale des déchets est valorisable avec 23,64 ± 2,37 % de valorisables matières. Les différents scénarios de pré- collectes montrent qu’une gestion efficace de ces déchets doit combiner prévention, valorisation et stockage. L’optimisation de la valorisation nécessite l’optimisation de la pré-collecte. De plus, la réduction du stockage nécessite l’adoption de la prévention. Ces données pourraient servir de support pour une approche technique voire financière dans la gestion des déchets à Kara.

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Références Bibliographiques

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References

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