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LA PLACE DE L INSTITUT FRANÇAIS DANS LA DIFFUSION ET LA PROPAGATION DU FRANÇAIS AU NIGÉRIA. A Thesis

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Academic year: 2021

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(1)

LA PLACE DE L’INSTITUT FRANÇAIS DANS LA DIFFUSION ET LA PROPAGATION DU FRANÇAIS AU NIGÉRIA

A Thesis

Submitted to the Faculty of Graduate Studies and Research In Partial Fulfilment of the Requirements

For the Degree of Master of Arts

in

French and Francophone Intercultural Studies University of Regina

By

Rebecca Olusike Alao Regina, Saskatchewan

January 2020

Copyright 2020: R.O. ALAO

(2)

UNIVERSITY OF REGINA

FACULTY OF GRADUATE STUDIES AND RESEARCH SUPERVISORY AND EXAMINING COMMITTEE

Rebecca Olusike Alao, candidate for the degree of Master of Arts in French and Francophone Intercultural Studies, has presented a thesis titled, La Place de l’Institut français dans la diffusion et la propagation du français au Nigeria, in an oral

examination held on December 12, 2019. The following committee members have found the thesis acceptable in form and content, and that the candidate demonstrated

satisfactory knowledge of the subject material.

External Examiner: Dr. Heather Phipps, Faculty of Eduation

Supervisor: Dr. Michael Akinpelu, La Cité Universitaire Francophone

Committee Member: Dr. Emmanuel Aito, La Cité Universitaire Francophone

Chair of Defense: Dr. Bruno Dupeyron, Johnson-Shoyama Graduate School

(3)

ii ABSTRACT

In today’s world, speaking more than one international language has become a necessity as a result of globalization. More and more people around the world engage in learning foreign languages in order to have an edge and become more competitive in the employment market, both home and abroad. In an English-speaking West African

country surrounded by only French-speaking countries like Nigeria, the political decision by the government to make French a second official language is understandable and highly commendable. However, poor implementation of the policy has generated many other problems and challenges, including the lack of qualified teachers. Yet, the French Institute of Nigeria (FIN), by virtue of its presence in the country since 1999 and its location in the choice capital city of Abuja, has played an important role in spreading French within the Nigerian population.

This study examined the contribution of the institute in meeting the language needs of the population and in the spread of the French in the country, in general. It shows how a better agreement and collaboration between the French institute and the federal ministry of education could go a long way to influence the quality of learning and teaching of the language in Nigeria, thereby producing more competitive bilingual speakers in English and French.

(4)

iii ACKNOWLEDGEMENTS

My first thanks go to my unfailing God for all these years of being there for me.

I wish to thank the University of Regina and, in particular, La Cité universitaire

francophone for the French Studies Graduate Entrance Scholarship awarded to me in the fall of 2018, the Graduate Studies Scholarship and the Saskatchewan Innovation and Excellence Graduate Scholarship in the fall of 2019.

I extend special thanks to the Department of French and Francophone Intercultural Studies for assisting in making my graduate programme a reality. In

particular, I express my gratitude to Dr. Michael Akinpelu who facilitated my coming to the University of Regina, and who supervised my work. I also appreciate the help of Dr.

Emmanuel Aito, La Cité’s Director, for his unfailing support, Nadine Bouchardon, and Céline Magnon, for their constant support, friendship and encouragement, and all the members of the French department for their incessant encouragement.

(5)

iv DEDICATION

I must express my profound indebtedness to my father, Dr. Jean Alao, and my mother, Julianna Oyinloye, as well as my whole family for their invaluable support.

Many thanks to Monsieur Cyriaque Aidasso, my former boss, for his support and

encouragement. To all those who have supported me over the years, I reserve my sincere appreciation.

(6)

v TABLE DES MATIÈRES

Résumé ……….………...ii

Remerciements ………..………...iii

Dédicace ……….…….………...iv

Table des matières ………..……….………v

Liste des tableaux et figures ………..….………..viii

INTRODUCTION ……….1

CHAPITRE 1 : Le contexte nigérian ………...10

1.1 Situation géographique et survol …………...………...10

1.2 Le paysage culturel et linguistique du Nigéria ………....………...12

1.3 La place du français au Nigéria ………..……….………...14

CHAPITRE 2 : Présentation de l’institut français du Nigéria ………18

2.1. IFN : présentation et évolution …………...………18

2.1.1 Statut constitutionnel de l’Institut français. (Diplomatie français ………...20

2.1.2 Historique de l’Institut français du Nigéria …………..………. 23

2.1.3 Emplacement géographique de l’IFN (Abuja) ………...24

2.1.4 Organisation interne de l’IFN ………....26

2.1.4.1 Le personnel administratif et le corps enseignant ………….….26

2.1.4.2 Services offerts à l’Institut français du Nigéria ……….…30

2.1.4.2.1 La médiathèque ………..……30

2.1.4.2.2 Campus France ………...32

2.1.4.2.3 Le café Le Gourmet.………...………...32

2.2 L’offre et la demande ………...………..….34

2.2.1 Les offres de cours ………..………36

2.2.1.1 Les cours de français général ……...………...37

2.2.1.2 Les Cours FOS (Français sur Objectifs Spécifiques) .…………39

2.2.1.3 Cours individuels ……….…...40

2.2.1.4 Cours professionnels ………..……….41

2.2.1.5 Cours pour enfants et adolescents ………. .41

2.2.2 Les “Summer Camps » ………..……. 42

2.2.3 Examens DELF/DALF/TCF/TEF ……..……….43

2.2.3 Activités socio-culturelles et éducatives ……..………...…....47

2.2.4 Les écoles partenaires ………..…...50

2.2.5 Services de traduction et d’interprétariat ………..…..51

(7)

vi CHAPITRE 3. L’enseignement du français à l’institut français

du Nigéria………...…...53

3.1 L’approche didactique …………..………...…54

3.1.1 À la recherche de l’approche idéale en didactique du FLE ………...56

3.1.2 L’approche actionnelle ………..…... 58

3.1.2.1 Définition de l’approche actionnelle ………..…... 60

3.1.2.2 Les incidences concrètes de l’approche actionnelle ………..…...62

3.1.2.2.1 Une progression par unité d’adaptation ………62

3.1.2.2.2 L’étudiant acteur social dans la classe ………..64

3.1.2.2.3 La classe : petite entreprise moderne d’apprentissage …………...…...65

3.1.3 La méthodologie au cœur de la didactique des langues et des cultures ……….….…67

3.2 Méthodes d’enseignement (techniques de classe) ………..68

3.3 Le matériel pédagogique ………...72

3.3.1 Les méthodes (manuels de cours) ………...73

3.3.2 Autres matériels ………...75

3.4 Méthodes d’évaluation ………76

3.4.1 L’évaluation diagnostique ……….. 77

3.4.2 L’évaluation formative ………... 78

3.4.3 L’évaluation sommative ou certificative ………...79

3.4.4 Les critères d'auto-évaluation recommandés par l'Union européenne ………...80

3.5 Formation initiale et continue du personnel enseignant de l’IFN ………...85

3.5.1 Les qualifications d’un professeur de français langue étrangère ( FLE) à l’IFN ………... 86

3.5.2 La formation continue ……… 87

3.5.3 L’évaluation du professeur de l’IFN …….………..……….….. 90

CHAPITRE 4. Impact de l’institut français au Nigéria ………...……..96

4.1 Impact socioculturel ………..………….…..…96

4.2 Impact économique et professionnel ………..……..…..101

4.2.1 La valeur du français dans le monde professionnel ………...101

4.2.2 L’administration de tests du français ……….103

4.2.3 Le rôle de la traduction et de l’interprétariat ………..105

4.3 Impact académique ………107

4.3.1 Le perfectionnement en français des étudiants et diplômés nigérians ………...107

4.3.2 La formation des professeurs de français des écoles partenaires ………..…109

4.3.3 La promotion d’institutions universitaires françaises ………111

4.3.4 Séjour linguistique d’été en France ………..…..113

4.5 L’IFN et le programme de francisation du Nigéria ………... 115

4.5.1 Les bonnes raisons d’apprendre le français au Nigéria ………..115

4.5.2 L’IFN : faire vivre la langue française au Nigéria ………...116

(8)

vii

CONCLUSION ……….121

BIBLIOGRAPHIE………128

ANNEXE 1 : Questions d’entrevue ……….135

ANNEXE 2 : Formulaire d’information et de consentement ………..137

ANNEXE 3 : Courriel initial ………...149

ANNEXE 4 : Approbation en éthique ………140

(9)

viii LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : tableau du programme des cours de français général ……….. 39 Tableau 2 : les différents niveaux DELF/DALF du CECRL ……….. 45 Tableau 3 : grille d’évaluation de l’enseignant et de son enseignement ………..90 LISTE DES FIGURES

Figure 1 : carte du réseau français du Nigéria ……….. 6 Figure 2 : critères de vitalité des langues ………...116

(10)

1 INTRODUCTION

Dans certains pays du monde, les politiques ont saisi les répercussions de la mondialisation sur la vie nationale et celle de leurs populations. Ils ont donc compris l’avantage pour leurs populations de parler plus d’une langue internationale. La volonté politique d’un gouvernement ainsi que les dirigeants des institutions d’apprentissage d’une langue ont une grande influence sur sa propagation dans le pays. En effet,

lorsqu’un État décide d’une politique linguistique, certaines mesures doivent s’en suivre pour une mise en œuvre effective sur le terrain. Quant aux directeurs d’institutions, ils doivent veiller à ce que les décisions officielles soient traduites par des actions

correspondantes. Le Nigéria ne fera donc pas exception à cette règle, dans sa volonté d’ajouter une autre langue étrangère à l’anglais déjà présent dans le pays. La francisation est donc un projet à long terme qui est digne d’être entrepris.

D’après Akinpelu (2016), le français a toujours fait partie du paysage linguistique du pays depuis le 19e siècle. En effet, l’allemand et le français ont été parmi les

premières matières introduites dans le programme de l’éducation secondaire du Nigéria dès 1859, lors de la création de la première école secondaire à Lagos. En plus, le Nigéria est un État anglophone partageant ses frontières avec des États francophones : le Bénin, le Niger, le Tchad et le Cameroun. Les échanges avec ces pays étant importants, s’ensuit alors la nécessité de propager le français parmi les Nigérians. Depuis la veille de

l’indépendance, en 1959, la conscience de l’intérêt de s’engager dans des relations diplomatiques et économiques avec les voisins pousse les Nigérians à réclamer la création d’un département de langue vivante au ‘’University College’’, où le français sera enseigné. Ce projet sera réalisé en 1962 sous la tutelle de deux professeurs. Ensuite,

(11)

2 la majorité des institutions créées après l’indépendance ont ajouté l’enseignement du français dans leurs programmes d’étude. Cette langue a donc existé pendant longtemps avec juste un statut de matière d’enseignement dans les écoles. Le français peut être qualifié de langue « familière » au Nigéria, dans le sens où il est présent, on le connaît, en comparaison par exemple à l’allemand ou à l’espagnol qui ne sont pas connus du tout par le Nigérian ordinaire. Ceci pour dire que la situation du français a été reconnue depuis plus d’un siècle dans le programme scolaire du pays, mais sans toutefois être soutenue par une politique linguistique lui permettant un épanouissement digne de cette reconnaissance. Néanmoins ces dernières années, depuis qu’il a été déclaré deuxième langue officielle à côté de l’anglais, des réformes politiques ont vu le jour. Ainsi, de sa situation, depuis longtemps optionnelle, le français est passé en 2002-2003 au rang de matière obligatoire du niveau junior Junior Secondary School (JSS, 11 à 14 ans) au niveau senior Senior Secondary School (SSS, 15 à 17 ans) du secondaire (Muhammad, 2005). À la suite de la déclaration en 1996, plusieurs commissions se sont succédé pour la mise en application de cette décision de l’Etat nigérian de faire du français la

deuxième langue officielle du pays. D’abord, la Nigerian French Language Task Force mise en place par l’administration de feu général Sani Abacha, en 1997, pour mener des recherches et proposer des solutions pouvant donner une dynamique nouvelle à

l’enseignement et à l’apprentissage du français. Cette commission avait à peine soumis son rapport que le président Sani Abacha est décédé en 1998. Il n’a pas eu le temps d’en décider. Ensuite, le gouvernement de son successeur a renouvelé cet engagement en accordant au français le statut de langue étrangère dans le programme scolaire du pays. Il a nommé alors le « Nigerian French Language Project, N.F.L.P.» à qui il a donné le

(12)

3 pouvoir d’apporter des réformes dans l’enseignement et l’apprentissage du français à tous les niveaux. La Task Force était composée de dix-huit membres, dont plusieurs représentants de l’État, des délégués de l’Ambassade de France et quatre professeurs d’institutions supérieures nigérianes. Pour bien démarrer, le N.F.L.P. a signé un accord de coopération avec la France pour l’aider à mener son plan de rénovation de

l’enseignement du français (Muhammad, 2005). Cette coopération a développé un nouveau curriculum, document adopté pour la rénovation du programme au niveau secondaire. De plus, un contrat de trois ans pour équiper les centres de formation, les établissements secondaires et supérieurs pilotes a été signé pour financer les programmes de formation continue des enseignants. Ce même projet a pris en charge la production de la nouvelle méthode de français destinée au secondaire, et l’aide à la mise en place des classes préparatoires des départements de français des ‘’Colleges of Education’’ (C. O.

E.) et des universités. En effet, la nouvelle méthode est structurée sur l’approche communicative, qui traduit les activités quotidiennes par les actes de parole

accompagnés des faits culturels des Français et des francophones en tenant compte de l’altérité des apprenants. C’est ainsi que la méthode On y va a vu le jour pour répondre aux besoins langagiers nigérians. Ces besoins langagiers ont été déterminés par la « National Policy on Education » (instance nationale de la politique éducative du pays) (ibid.). En acceptant le nouveau programme du français au secondaire, cette instance a réitéré la nécessité de faire du français une matière principale en ces termes :

Cette politique linguistique est consciente des besoins langagiers des Nigérians d’acquérir une langue majeure et internationale de science, de commerce, d’industrie, de technologie et de la diplomatie. De plus, apprendre le français au niveau secondaire est d’une importance capitale considérant la proximité

géographique de notre pays et le rôle déterminant qu’il joue dans la sous-région ouest-africaine. Pour ces raisons purement utilitaires, les Nigérians doivent occuper

(13)

4 de droit la place qui leur revient au sein des organismes internationaux ; par

exemple (CEDEAO, UA, ONU, INTERPOL…) et en diplomatie où le français est un avantage pour un emploi. (Muhammad, 2005).

Certes, comparativement à d’autres langues étrangères (le russe, le portugais et l’allemand) enseignées au Nigéria, le français jouit d’un statut très privilégié. Cela explique le fait que le français, reste obligatoire, et que son enseignement se poursuit malgré la pénurie de professeurs (Akinpelu, 2016). Cette décision de promouvoir l’enseignement du français au Nigéria va favoriser la coopération franco-nigériane en matière éducative. Les actions de coopération linguistique et éducative au Nigéria s'inscrivent dans le cadre d'accords entre le service de coopération et d'action culturelle (SCAC) de l'ambassade de France et le ministère fédéral de l'Éducation d'une part, et les ministères de l'Éducation de plus d'une vingtaine d'États de la fédération, d'autre part.

Parmi les accords conclus entre la France et le gouvernement fédéral nigérian, on recense notamment celui intervenu dans le cadre du fonds de solidarité prioritaire (FSP) pour 2006-2008 mis en œuvre par le Nigerian French Language Project, les Centres for French Teaching and Documentation et le Nigerian French Language Village de

Badagry, dont la convention de financement a été signée le 19 juin 2008 (Sénat français, 2019). Un soutien financier substantiel est accordé sous forme de subventions aux Alliances françaises dans le cadre de la politique de diffusion de la langue française, des cultures francophones et de la promotion des certifications du ministère français de l'Éducation nationale (DELF Junior, DELF et DALF). L'apprentissage du français au Nigéria connait ainsi une augmentation significative (Ibid.). La coopération linguistique franco-nigériane, essentiellement orientée vers la formation pédagogique continue des enseignants, demeure modeste lorsque l'on rapporte le nombre d'établissements (200

(14)

5 établissements secondaires et supérieurs) et les effectifs concernés au nombre estimé d'établissements d'enseignement dans le pays (environ 20 000). La langue française demeure cependant la première langue étrangère enseignée au Nigéria. Les moyens consacrés aux programmes, mis en œuvre pour soutenir l'enseignement du français dans le secondaire et le supérieur, permettent l'organisation de stages de formation de

professeurs et de formateurs, au plan régional et national. Ils permettent également dans le cadre du Réseau des centres de français langue étrangère d'Afrique (RECFLEA), l'octroi de bourses de stages (BELC) ou d'études (master 2 et doctorat en didactique du FLE) et la dotation de quelques bibliothèques des départements de français des

universités. Les services de l'ambassade de France au Nigéria indiquent, cependant, que ces moyens, pour non négligeables qu'ils soient, sont loin d'offrir une réponse adaptée et satisfaisante à la forte demande exprimée par les autorités éducatives nigérianes, qui souhaitent rendre l'apprentissage du français obligatoire dès l'école primaire. (Ibid.). Il faut donc reconnaitre les efforts de la France dans la promotion de sa langue au Nigéria à travers son réseau culturel disponible partout dans le pays et sa contribution financière depuis 2002. Selon les données fournies dans Akinpelu (2016), l’Institut français d’Abuja a formé, en 2012-2013, entre 3 000 et 4 000 étudiants, l’Alliance française de Lagos en a formé près de 2000, celle de Port-Harcourt 1 200 et celle d’Enugu forme entre 500 et 600 étudiants par an. En 2014, 800 étudiants ont été formés à l’Alliance française d’Ibadan. D’après son site internet, l’Institut français qui est membre du réseau français au Nigéria, a été mis sur pied par l’ambassade de France, comme un instrument pour aider dans la propagation du français dans le pays. Il est dirigé par le Conseiller de

(15)

6 coopération et d’action culturelle. Cet institut a pour but de rapprocher la langue et la culture françaises à la population nigériane.

Figure 1. Carte du réseau français au Nigéria. (Institut français du Nigéria, 2019)

Notre recherche consistera à découvrir la place qu’occupe l’Institut français du Nigéria (IFN) dans la diffusion du français dans le pays. Elle cherchera à décrire le système de fonctionnement de l’Institut, afin de déterminer son rôle dans la propagation du français dans le pays et son impact dans le processus de francisation qui y est en cours. Cette étude s’avère nécessaire pour mettre la lumière sur cette institution qui est méconnue dans la littérature. En outre, ayant fait partie de l’équipe de l’IFN pendant une

(16)

7 dizaine d’années, nous aimerions aussi analyser cette contribution à la francisation du Nigéria, afin de déterminer s’il répond efficacement aux besoins de la population. Ainsi, nous essaierons de répondre à la question : quelle est la contribution de l’IFN dans la francisation du Nigéria ? Cette question en engendre aussi d’autres telles que : dans quels domaines l’IFN opère-t-il ? Quelles actions concrètes y sont menées ? L’institut répond- il aux besoins de compétences en français de la population nigériane ? Nous émettons les hypothèses selon lesquelles l’IFN pourrait être en effet, un des organes les plus efficaces dans la propagation du français au Nigéria, grâce à sa position stratégique dans la

capitale administrative du Nigéria. En outre, sa place dans la diffusion de la langue et la culture françaises pourrait être le résultat du commun effort d’une équipe qualifiée et motivée.

Notre recherche s’inscrit dans une approche qualitative qui est, d’après Crabtree

& Miller (1999), un ensemble de techniques d’investigation donnant une idée du comportement et des perceptions des gens, et permettant d'étudier de façon approfondie leurs opinions sur un sujet particulier. Cette approche génère des idées et des hypothèses pouvant contribuer à comprendre comment une question est perçue par une population donnée et donne la possibilité de définir ou cerner les options liées à cette question. La recherche qualitative se caractérise par une approche qui vise à décrire et à analyser la culture et le comportement des humains et de leurs groupes du point de vue des

personnes qui sont étudiées. Par conséquent, elle insiste sur la connaissance complète du contexte social dans lequel est réalisée la recherche. La vie sociale est vue comme une série d’événements liés entre eux, devant être entièrement décrits, afin de refléter la réalité de la vie de tous les jours. La recherche qualitative repose sur une stratégie de

(17)

8 recherche souple et interactive, et c’est la plus appropriée dans le cadre de notre étude qui est en fait, une étude descriptive qualitative, propre à la linguistique appliquée (Fortin et Gagnon, 2016), vu que nous cherchons à décrire un phénomène qui est peu connu (Sandelowski, 2000). Grȃce à cette approche, nous pourrons décrire simplement une situation, celle de l’IFN, à partir d’une analyse de la littérature disponible. En complément de cette méthode, nous avons utilisé la méthode d’entrevue semi-dirigée (une des méthodes utilisées dans l’approche qualitative (Crabtree & Miller,1999),

comme moyen nous permettant de comprendre et de recueillir des données plus crédibles pour appuyer les informations disponibles dans la littérature (Sandelowski, 2000).

À cet effet, nous avons eu une entrevue avec un employé de l’IFN, grâce à une approbation en éthique, mais nous avons aussi obtenu des informations auprès

d’informateurs sur l’historique, le fonctionnement et les activités de l’institut. En fait, notre recherche se base plus sur les informations obtenues par ces personnes. En plus de l’approche descriptive, nous avons aussi fait une étude analytique en examinant les données recueillies dans le but de déterminer l’impact que la présence et le

fonctionnement de l’IFN a sur le processus de francisation du Nigéria. Nous pensons que les résultats de la recherche ont aidé à confirmer l’hypothèse émise auparavant, et nous avons pu montrer l’étendue de l’influence de l’IFN au Nigéria ainsi que ses lacunes. En effet, par cette recherche, nous souhaiterions faire connaitre l’IFN et ses activités, mais aussi porter un regard critique sur l’ensemble de ses activités, dans le but d’amener ses dirigeants et l’équipe qui y travaille à s’autoévaluer pour améliorer ses services. Le travail est divisé en quatre (4) parties. Dans le premier chapitre, nous ferons un survol du

(18)

9 Nigéria en décrivant sa situation géographique, son statut culturel et linguistique, et la place qu’y occupe le français.

Ensuite, au chapitre deux, nous ferons une présentation détaillée de l’Institut français du Nigéria, en partant de son aspect politique et constitutionnel à ses offres et demandes, en passant par son historique, son emplacement et son organisation interne.

Au chapitre trois, nous parlerons de la pratique de l’enseignement du français à l’Institut français du Nigéria. En effet, la pédagogie du français langue étrangère est un sujet qui suscite beaucoup d’intérêt dans cette institution, et elle lui accorde une grande

importance. Comme on le verra dans ce travail, la plus grande fierté de l’IFN est son approche didactique. Nous verrons donc en quoi consiste cette approche, mais aussi ses méthodes d’enseignement, son matériel pédagogique, ses méthodes d’évaluation, ainsi que les formations initiale et continue de son personnel enseignant. En fait, l’activité première de l’IFN est l’offre de cours de français avec un enseignement structuré, afin de permettre un apprentissage de qualité internationale. Dans le quatrième chapitre, nous examinerons l’impact de l’IFN au Nigéria sur les plans socioculturel, économique, professionnel, et académique. Nous étudierons aussi son rôle dans la propagation du français et dans le programme de francisation du Nigéria. Pour finir notre travail, nous ferons une petite évaluation objective de l’institut et apporterons quelques

recommandations en tenant compte des résultats de notre recherche.

(19)

10 Chapitre 1 : Le contexte nigérian

1.1. Situation géographique et survol

Le Nigéria (en forme longue République fédérale du Nigeria), est un pays situé en Afrique de l’ouest. Il a plus de 203 millions d'habitants en 2018 et est ainsi le pays le plus peuplé d'Afrique et le septième pays du monde par sa population, d’après la CIA World Factbook (2019). Moins de 50 % de cette population vit dans des zones urbaines et au moins 24 villes comptent plus de 1 000 000 habitants. Selon une étude des Nations Unies de 2012, la population du Nigéria devrait atteindre 440 millions d'habitants en 2050 (Nations Unies, 2012).

Le Nigéria possède 4 047 km de frontières terrestres, et 853 km de littoral. Il est bordé à l'ouest par le Bénin, à l'est par le Cameroun, au nord par le Niger, et par le Tchad au nord-est. Ce pays qui était appelé (et l’est encore par certains) le Géant d’Afrique (the Giant of Africa) était la première puissance économique du continent africain en 2016, et la 27ème au niveau mondial selon la Banque mondiale. En effet, d’après Libre Afrique (2016), il est très riche en ressources naturelles ; Il possède de grandes réserves de charbon, de fer, d’étain, de colombite, de plomb et de zinc. Il a aussi de l’or, de l’argent et du diamant en petite quantité. Cependant, le Nigéria est connu pour ses énormes gisements de pétrole, situés dans la région de Delta dans le Sud-Est du pays, ce qui lui a valu le titre de premier exportateur de pétrole en Afrique. Malheureusement, on

remarque la dépendance quasi totale du pays à l’or noir qui, depuis sa découverte dans les années 1970, est devenu la matière première la plus importante et la source principale de richesse de l’économie nigériane au détriment de l’agriculture. Bien qu’il soit une

(20)

11 source potentielle de richesse et donc de développement, le pétrole est aussi à la base des divisions ethniques, de corruption et de détournements de fonds publics par les

dirigeants. Cette corruption plonge une grande majorité de Nigérians dans une pauvreté extrême. On estime à 62% la population qui vit sous le seuil de la pauvreté et le taux de chômage à 16,5% (The World Factbook, 2019). Depuis 1991, Abuja est devenue la capitale fédérale du Nigéria. Située dans un territoire fédéral de 713,5 km carrés, la ville est au centre du pays afin d'équilibrer les pouvoirs ethniques et religieux. En fait, depuis son indépendance en 1960, le Nigéria a passé presque toute son existence sous le pouvoir des dictateurs militaires qui ont réussi à maintenir d’une main de fer le pays fragmenté, non seulement entre musulmans et chrétiens, mais entre plusieurs ethnies qui se sont toujours voué une profonde méfiance, souvent mortelle. On pense à la guerre civile de 1967 qui a fait plus d’un million de morts. Cette guerre a, d’une part, contribué à

consolider les forces armées. D’autre part, elle a été à la base d’une série de coups d’État qui ont rendu les gens violents et méfiants les uns envers les autres. C’est sous les

régimes militaires que le nombre d’États a connu une augmentation : le Nigéria est passé de 3 régions à 4 États en 1964 puis à 12 en 1977, à 19 en 1976, à 21 en 1987, et à 30 en 1990. En 1996 le nombre d’États est passé à 36. En effet plus de 16 années de dictatures militaires ont appauvri ce pays riche qui devrait être effectivement le « géant de

l’Afrique ». Aujourd’hui, le pays vit sous une démocratie naissante non sans difficulté, d’après Muhammad (2005). Abuja devient donc officiellement la capitale du Nigéria le 12 décembre 1991, remplaçant ainsi la ville côtière de Lagos. Pour ne pas favoriser une des trois ethnies principales, la décision est prise en 1976 de transférer la capitale depuis Lagos, dominée par les Yorubas, dans une région neutre. En fait, ce serait en traçant

(21)

12 deux lignes diagonales « X » sur la carte du Nigéria que l'ancien chef d'État, Murtala Mohammed, tombe sur une zone peu peuplée du pays et juge ainsi qu’elle serait propice pour accueillir la nouvelle capitale. Cependant, les travaux de construction ne débuteront qu'en 1981. Le parlement y est transféré en 1987, mais la ville ne devient officiellement capitale qu'en 1991. En 2015, on estime qu’Abuja compte 1 568 853 habitants (Elleh, 2001).

Le Nigéria fait partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dont le siège est à Abuja. Il reste l'un des pays pilotes et phares de la CEDEAO, d’après la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (2019).

1.2. Le paysage culturel et linguistique du Nigéria

Les habitants du Nigéria sont les Nigérians. C’est un pays composé d’une grande diversité culturelle et linguistique. C’est le premier pays d'Afrique en nombre de langues et possède à ce titre une « méga diversité linguistique » remarquable. Un recensement effectué par SIL (Summer Institute of Linguistics, 2014) dénombrait 529 langues, dont 522 vivantes et 7 éteintes fait état de plus de 500 langues. Aujourd'hui, trois langues indigènes ont le statut de langues majeures : l’haoussa, le yorouba et l'igbo. Elles sont enseignées dans le système scolaire, où chaque élève doit en apprendre au moins une.

Par ailleurs, dans certaines régions du Nigéria, les groupes ethniques parlent plus d'une langue. La langue officielle du Nigéria, l'anglais, a été choisie pour faciliter l'unité culturelle et linguistique du pays. Ce choix était lié au fait qu'une petite partie de la population nigériane, notamment son élite, parlait anglais à la suite de la colonisation britannique qui a pris fin en 1960. Même si la plupart des groupes ethniques préfèrent

(22)

13 communiquer dans leur propre langue, l'anglais est notamment utilisé pour des

transactions commerciales et à des fins officielles. Cependant, la langue du colon

demeure une chasse gardée d'une petite minorité de l'élite urbaine, et elle n'est pas parlée du tout dans certaines zones du pays, surtout dans les régions rurales où vit la majorité de la population du Nigéria (Leclerc, 2017). Ainsi, les grandes langues de communication dans le pays restent des langues autochtones. Certains peuples, notamment les Yoroubas et les Igbo, possèdent des dérivés de langues à partir d'un certain nombre de dialectes différents et qui sont largement parlées par ces groupes ethniques. Grâce à son statut officiel, l’anglais est aussi en quelque sorte la lingua franca (langue véhiculaire) du Nigéria, assurant la communication et l’interaction interethniques. Nombreux sont les Nigérians qui estiment que le rôle de l’anglais est si vital que le fédéralisme nigérian lui doit son existence. Cependant, il est essentiel de noter que tandis que l’anglais continue d’être la langue du gouvernement, de l’administration, de l’éducation, de la politique, des sciences et des relations internationales, et la langue de communication interethnique parmi les élites nigérianes, le pidgin nigérian (souvent appelé simplement « pidgin », broken English ou pidgin English) s’impose de plus en plus comme une lingua franca populaire. Il a plus ou moins d'influences régionales, et devient graduellement le moyen de communication le plus privilégié parmi les groupes hétérogènes à travers le pays (ibid.) Dans certaines parties du pays, comme dans la région du delta du Niger,

principalement à Warri, Sapele, Port Harcourt, et Benin City, le pidgin a pris le rôle de langue maternelle. Toutefois, parce qu’il n’est pas encore reconnu officiellement, il est réservé aux communications informelles, comme aux marchés, dans l’armée et parmi les étudiants. (Newjan Communications, 1997). Cela dit, l’hégémonie de l’anglais demeure

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14 encore incontestable grâce à ses fonctions instrumentales et sa capacité d’ouvrir les portes à une vie meilleure (Bamgbose, 2000). Communément considéré comme le laisser-passer pour la modernité et la langue de prestige, l’anglais est la langue principale que les parents nigérians choisissent pour leurs enfants, souvent au détriment de la langue maternelle. Pour cette raison, le bilinguisme dans une autre langue nigériane ne se produit que dans des situations de contact de langues où les locuteurs de la langue

dominée sont obligés d’apprendre la langue dominante (Newjan Communications, 1997).

En attendant de voir les trois langues majeures africaines du Nigéria occuper une place officielle, l'article 55 de la constitution indique : « Les affaires du pays sont conduites en anglais ainsi qu’en haoussa, en igbo et en yorouba lorsque des mesures appropriées auront été prises à cet effet ». De ce fait, l'anglais, bien qu'étant la langue officielle du pays, peut également être considérée comme langue étrangère, car c'est une langue peu maîtrisée par l'ensemble de la population nigériane. La très grande diversité linguistique du pays se révèle être un obstacle à une véritable unité linguistique

(Simpson et Oyetade, 2008). C’est donc à cette multitude de langues locales, et aux phénomènes naturellement liés au contact des langues que s’ajoute le français. On pourrait donc bien se demander quelle est sa position par rapport aux autres langues présentes au Nigéria.

1.3. La place du français au Nigéria

Il est impératif de définir bien clairement le rôle et les fonctions que remplit le français par rapport à l’anglais et aux langues locales. Mais avant d’entrer dans le vif du

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15 sujet, il faut préciser que les relations entre le Nigéria et la France ne datent pas d’hier, elles remontent à la période précoloniale, au début des années 1900. Au commencement, la coopération entre le Nigéria et la France touchait uniquement le commerce, mais avec le temps, les relations se sont développées et se sont étendues à d’autres domaines tels que la culture et la langue (France Diplomatie, 2010). Aujourd’hui, les relations commerciales se poursuivent encore, car ce sont plus d’une centaine de compagnies françaises qui sont représentées sur le territoire nigérian. Entre autres, on peut citer l’industrie manufacturière MICHELIN, Lafarge, Schneider Electric, le groupe pétrolier Total, les géants de téléphonie GSM Alcatel et SAGEM, Air Liquide, Air France, ACCOR (opérateur hôtelier), etc. (Ekanade, 2008). On compte en 2011 plus de 1 800 Français enregistrés au Nigéria (République fédérale du Nigéria : statistiques, 2014). En effet, d’après le ministère français de l’économie et des finances (2019), le Nigéria est le premier partenaire commercial de la France et son 3ème client en Afrique subsaharienne (derrière l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire) avec un volume d’échanges de 3,55 Mds EUR en 2017 (contre 3,3 Mds EUR en 2015) d’après les Douanes françaises.18,6% des échanges de la France avec l’Afrique subsaharienne procèdent du commerce avec le Nigéria. En 2017, ces échanges ont été marqués par : (i) une augmentation de 16% des importations françaises à 2,48 Mds EUR, toujours principalement composées de produits pétroliers, le Nigéria restant le premier fournisseur de la France en Afrique

subsaharienne ; (ii) un recul des exportations françaises de 7,8%, composées à 42,2% de produits pharmaceutiques (en progression de près de 20%), qui maintient ainsi son rang de premier poste de ventes acquis en 2016 au détriment des produits pétroliers raffinés.

D’après le ministère de l’économie et des finances, (2017), la France est le 6ème

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16 partenaire commercial du Nigéria avec une part de marché de 5,3%, loin derrière l’Inde, premier partenaire avec une part de 12,5% en raison notamment des achats

d’hydrocarbures. Les débouchés pour les entreprises françaises sont donc très nombreux : importantes réserves de gaz et de pétrole, autres ressources minérales, développement du secteur agricole, réactivation d’une industrie manufacturière locale, construction et réhabilitation des infrastructures du pays (électricité, transport, assainissement, etc.), croissance de la demande de services (financiers, télécommunications, etc.) et de biens finis (ibid.). Cette présence française rend donc le français de plus en plus important pour les Nigérians, et son enseignement - apprentissage prend une envergure sans précèdent.

La description que nous avons faite plus haut (dans l’Introduction) de l’état actuel du français au Nigéria montre qu’il ne remplira probablement jamais les fonctions d’une langue officielle, même s’il est reconnu comme telle dans la National Policy on

Education. Considérant la situation présente de la langue, peut-être qu’il faudrait juste reconnaître son importance pour le pays. La Task Force on the Nigerian French

Language semble être du même avis, car selon elle, la déclaration du chef d’État Abacha devrait être reconnue comme un appel à tous les Nigérians à utiliser la langue française comme moyen de communication, particulièrement avec leurs voisins francophones (Akinpelu, 2016). La prise de conscience de l’importance du français progresse donc rapidement, surtout dans les classes dirigeantes et les classes moyennes, encouragée par les relations entretenues non seulement avec les pays voisins, mais aussi avec la France.

Cette dernière est représentée au Nigéria, à travers une ambassade stratégiquement localisée à Abuja, la capitale administrative. Plusieurs organismes français, opérant dans divers secteurs d’activités et répandus sur tout le territoire national, fonctionnent en

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17 relation plus ou moins directe avec l’ambassade. Le réseau culturel français au Nigéria est composé d’un Institut français de Recherche en Afrique (IFRA), à Ibadan, de 10 Alliances françaises (Alliance française Enugu, Alliance française Ibadan, Alliance française Ilorin, Alliance française Jos, Alliance française Kaduna, Alliance française Kano, Alliance française Lagos, Alliance française Maiduguri, Alliance française Owerri, Alliance française Port Harcourt), de deux écoles françaises: École française Marcel Pagnol d’Abuja, le Lycée Louis Pasteur de Lagos, d’une section française du lycée libanais de Kano, ainsi que de l’Institut français du Nigéria, d’après l’ambassade de France au Nigéria (2019). L’existence et le rôle de cet institut dans la francisation du pays font l’objet de notre travail. Il est nécessaire de mieux le connaitre afin d’avoir une idée précise sur son statut et son fonctionnement.

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18 Chapitre 2 : Présentation de l’Institut français du Nigéria

La France possède un des réseaux culturels les plus denses et remarquables qui soient. La diplomatie culturelle de la France s’appuie sur un réseau de 96 Instituts français à travers le monde et plus de 800 Alliances françaises (dont 307 conventionnées par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères). Au-delà de ces organismes qui se caractérisent généralement par une présence matérielle (auxquels il faut ajouter les services culturels des ambassades françaises), le rayonnement culturel de la France s’exprime également au travers d’événements culturels, d’échanges bilatéraux avec les pays partenaires, ou encore par le biais de collaborations entre artistes. En effet, la diplomatie culturelle de la France agit dans de nombreux domaines d’interventions : cinéma, livre, médias et audiovisuel, internet et nouvelles technologies, échanges

culturels, etc. Dès lors, afin de remplir les objectifs de sa diplomatie culturelle, plusieurs organismes, y compris l’Institut français, agissent au nom de la France à travers le monde (Alliance solidaire, 2019).

2.1. IFN : présentation et évolution

Pourquoi un Centre culturel français (CCF) à l’étranger ? Dans le meilleur des cas, c’est une belle maison de la culture, vitrine des arts, du cinéma, de la littérature et du débat d’idées à la française. Une antenne de l’ambassade de France qui est bien sûr ouverte aux artistes et intellectuels locaux. Autour d’un café, les usagers du CCF peuvent apprendre le français, se cultiver, se divertir. Parfois, le Centre culturel est une bulle d’oxygène et de liberté dans des pays sous l’éteignoir (Leclère, 2009). L'action culturelle

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19 de la France à l'étranger est ancrée dans l’histoire de nombreux pays. La présence des Français qui remonte au Moyen Âge dans la plupart des pays du monde a été assurée sous plusieurs formes : catholiques, protestantes et laïques, privées et publiques ; qui ont montré une image de la France humaniste. Très tôt, la France a ajouté dans sa politique extérieure un aspect culturel qui est une originalité dans la diplomatie européenne. La première structure de soutien à la diffusion de la culture à l'étranger fut créée en 1908, au sein du ministère des Affaires étrangères. Mais, ce qui n'était au départ qu'une action d'appoint s'est transformée progressivement en action de substitution : le ministère des Affaires étrangères a fondé lui-même des écoles, des lycées, des centres culturels. Ces derniers avaient alors, une vocation de véhicule de la culture française qui s'adressait surtout aux élites. Mais depuis, l’idée initiale a changé et les relations qu'entretient la France avec les autres pays concernés ne passent plus par cette institution. On peut donc affirmer sans crainte que les centres culturels français à l'étranger sont des instruments efficaces de promotion et de diffusion de la culture française (Balous, 1970).

Le Centre culturel français changera son nom en Institut français par l'article 9 de la loi du 27 juillet 2010. C’est un établissement public industriel et commercial placé sous la tutelle du ministre des Affaires étrangères (Ambassade de France, 2016).

L´Institut français du Nigéria appartient au réseau des instituts français dans le monde. C’est l´opérateur de l´action linguistique et culturelle de la France au Nigéria.

Lieu de rencontres et d’échanges, l’Institut français du Nigéria, à l’instar des autres instituts français du monde, a pour mission la promotion et la diffusion de la langue et de la culture françaises, la coopération culturelle franco-nigériane et la promotion des études en France. En plus, il est aussi un centre d’apprentissage de la langue française.

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20 En tant que tel, il propose des formations adaptées à tous les niveaux, aux objectifs et aux particularités de chacun (enfants, étudiants, professionnels), et accueille chaque année plus de 2 000 apprenants selon les propos d’un de nos informateurs. Il est également un centre d’examens accrédité pour faire passer et délivrer les certifications internationalement reconnues dont nous parlerons amplement plus loin dans notre

travail. La mission de diffusion culturelle de l’Institut français du Nigéria vise à favoriser l’accès à la culture française par une offre de programmes de cours, et à soutenir les initiatives nigérianes pour que leurs auteurs rencontrent leur public au Nigéria. Mais, quel statut lui est-il donné pour pouvoir accomplir sa mission ?

2.1.1. Statut constitutionnel de l’Institut français. (Diplomatie française) Dans le cadre des missions définies à l'article 9 de la loi du 27 juillet 2010, l’institut français assure :

- La promotion et l'accompagnement à l'étranger de la culture française. Il intervient en particulier pour faire connaître la création française et assurer sa promotion dans les domaines mentionnés précédemment, ainsi que dans ceux des arts de la scène, des arts visuels, du design et de la mode, de l'architecture, de l'ingénierie de la culture, ainsi que dans le secteur des industries culturelles en lien avec les organismes compétents ;

- Le développement des échanges avec les cultures européennes, francophones et étrangères ;

- Le soutien à la création, au développement et à la diffusion des expressions artistiques du Sud, en particulier d'Afrique et des Caraïbes, ainsi que leur promotion et leur diffusion en France et à l'étranger ;

- Dans les domaines cinématographique et audiovisuel, la promotion des œuvres de patrimoine et la diffusion non commerciale des œuvres de création récente, en concertation étroite avec les autres organismes compétents pour la promotion ou la diffusion de ces œuvres ;

- La promotion et l'accompagnement à l'étranger des idées, des savoirs et de la culture scientifique français ;

- Le soutien à la diffusion et à la promotion non commerciales des écrits, des œuvres et des auteurs, en particulier francophones, en concertation avec les organismes compétents dans ces domaines ;

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21 - La promotion, la diffusion et l'enseignement à l'étranger de la langue française, en partenariat notamment avec le Centre international d'études pédagogiques (CIEP). À ce titre, l'Institut français encadre l'activité de cours de langue française du réseau culturel français à l'étranger et développe des programmes visant à promouvoir le français dans les pays étrangers, et dans leur système

d'enseignement respectif ;

- L'information du réseau culturel français à l'étranger, des institutions et des professionnels étrangers sur l'offre culturelle française ;

- Le conseil et la formation professionnels des personnels français et étrangers concourant à ces missions, et notamment des personnels du réseau culturel français à l'étranger, en liaison avec les ministères et organismes compétents. À ce titre, il est associé à la politique de recrutement, d'affectation et de gestion des carrières de ces personnels. (Institut français du Nigéria, 2019).

L'établissement exerce ses missions selon les orientations définies conjointement par le ministre des Affaires étrangères et le ministre chargé de la culture. Pour

l'accomplissement de ces missions, l’institut coopère avec les collectivités publiques et les organismes de droit public ou de droit privé, français ou étrangers, intervenant dans les mêmes domaines d'activité. Il veille à répondre aux besoins exprimés par le réseau diplomatique. Il peut faire appel, dans l'exercice de ses missions, au réseau culturel français à l'étranger, placé sous l'autorité des ambassadeurs. Il concourt à l'animation et à la gestion de ce réseau. Il participe à la programmation et au suivi de ses activités, à la gestion de ses ressources humaines, financières et immobilières. À ce titre, il est consulté sur :

- Les nominations et les évaluations des agents de ce réseau, ainsi que sur les créations et suppressions de postes ;

- La fixation du montant des crédits de coopération et d'action culturelle attribués à chaque poste diplomatique, ainsi que sur leur répartition et leur utilisation ;

- L'évolution de la carte des implantations et les projets immobiliers du réseau culturel français à l'étranger.

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22 Pour l'accomplissement de ses missions, l'établissement peut :

– Organiser des manifestations culturelles et scientifiques de toute nature en relation avec ses missions, telles que des « saisons » ou « festivals » ;

– Réunir, éditer et diffuser sur tout support les informations se rapportant à ses missions, et, plus généralement, réaliser et commercialiser directement ou indirectement tout produit ou service lié à sa mission, en France et à l'étranger;

– Accomplir tout acte juridique utile à l'exécution de ses missions : – Acquérir ou exploiter tout droit de propriété littéraire ou artistique, faire

breveter toute invention ou déposer en son nom tout dessin, modèle, marque ou titre de propriété industrielle correspondant à ses productions, valoriser, selon toutes modalités appropriées, tout apport intellectuel lié à ses activités ; – Répondre à des appels d'offres et à des appels à projets multilatéraux,

notamment européens (Ibid.)

Les objectifs opérationnels et les moyens nécessaires à la mise en œuvre des missions font l'objet d'une convention d'objectifs et de moyens conclue avec l'État. Cette convention est établie conformément aux orientations assignées à l'établissement dans les conditions prévues, conjointement par le ministre des Affaires étrangères, le ministre chargé de la culture et le ministre chargé du budget.

En plus, la convention définit des indicateurs de performance à l'établissement au regard des objectifs assignés et des moyens dont il dispose et fixe un calendrier d'exécution et les modalités qui permettent d'assurer le suivi et l'évaluation des actions menées par l'établissement. Elle précise aussi les relations entre l'Institut français et le réseau diplomatique à l'étranger, et particulièrement les conditions dans lesquelles

l'établissement est associé à la politique de recrutement, d'affectation et de gestion des carrières du personnel du réseau culturel français à l'étranger (Ibid.). L’Institut français en général promeut la culture française à l’international en dialogue avec les cultures étrangères. Il agit dans les secteurs artistiques, les échanges intellectuels, l’innovation culturelle et sociale et la coopération linguistique. Il soutient à travers le monde la promotion de la langue française, la circulation des œuvres, des artistes et des idées.

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23 L’Institut français est l’établissement public chargé de l’action culturelle extérieure de la France, sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Culture.

Il collabore avec les Alliances françaises qui forment un réseau de plus de 850

associations présentes dans 134 pays, animé par la Fondation Alliance Française à Paris.

L'Institut français met à la disposition des professionnels (artistes, auteurs, structures culturelles) et des membres du réseau diplomatique français, une offre de programmes et de formations, des plateformes et des ressources (Institut français du Nigéria, 2019).

2.1.2. Historique de l’Institut français du Nigéria.

Avant d’entrer dans la discussion sur l’historique de l’IFN, il convient de rappeler très rapidement que dans la plupart des pays, la présence française est le plus souvent duale. Un service de coopération et d’action culturelle (SCAC) est présent au sein de l’ambassade avec à sa tête un conseiller culturel. Le SCAC est chargé de la conception, de la mise en œuvre et de l’animation des actions culturelles de la France dans les domaines culturel, éducatif, universitaire, scientifique, institutionnel et technique. En collaboration avec les Instituts français et les partenaires locaux, le SCAC s’occupe de la promotion de la culture et de l’offre de formations françaises, en développant un réseau de relation et d’échange entre la France et le pays concerné. Il fixe dès lors une

programmation annuelle de soutien sur la base des recommandations de l’Ambassade, ainsi que des partenaires de la coopération. Il anime en outre le réseau des instituts français et d’alliances françaises conventionnés, et assure aussi la tutelle des établissements scolaires français homologués. Le réseau de coopération et d’action culturelle contribue considérablement au rayonnement de la France à travers le monde

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24 (Ministère de l’Europe et des affaires étrangères, 2019). Au Nigéria, l’Institut français a été créé en 1999 et était anciennement connu sous l’appellation « French Cultural Centre

» (Centre culturel français). Il prit son nom actuel en 2011, suite au décret du ministère français des Affaires étrangères mentionné précédemment. Il est dirigé par le conseiller de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France au Nigéria (Institut français du Nigéria, 2019).

2.1.3. Emplacement géographique de l’IFN (Abuja)

L’Institut français du Nigéria est situé au centre de la ville d’Abuja qui est devenue la capitale fédérale du Nigéria en 1991. La géographie d’Abuja est définie par ASO Rock, un monolithe de 400 mètres exposé par l’érosion de l’eau. Le complexe présidentiel, l’Assemblée nationale, la Cour suprême et une grande partie de la ville s’étendent au sud de la roche. Située dans un territoire fédéral de 713,5 km carré, Abuja est une ville située au centre du pays, afin d'équilibrer les pouvoirs ethniques et religieux, d’après Roman (2013). Au début, le prix de l'immobilier maintenu artificiellement élevé, et l'attrait de l'ancienne capitale Lagos, beaucoup plus riche sur le plan culturel

notamment, n'ont pas permis à la ville de se développer comme le gouvernement l'avait espéré. Cependant, au recensement de 2006, la ville d’Abuja comptait une population de 776 298 habitants, ce qui fait d’elle l’une des dix villes les plus populeuses du Nigéria.

Selon les Nations Unies (2019), la population d’Abuja a augmenté de 139,7% entre 2000 et 2010, faisant d’elle la ville la plus croissante dans le monde. À partir de 2015, la ville connaît encore une croissance annuelle d’au moins 35%, conservant sa position de ville la plus rapide sur le continent africain et l’une des plus dynamiques au monde. Abuja a

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25 été témoin d’un afflux important de personnes dans la ville. Cette évolution

démographique a conduit à l’émergence de villes satellites, telles que la zone urbaine de Karu, Gwagwalada, Lugbe, kuje. Kubwa et les petites colonies vers lesquelles la ville planifiée est tentaculaire. La zone métropolitaine non officielle d’Abuja a une population de bien plus de 3 millions, la rendant la quatrième plus grande zone métropolitaine au Nigéria, dépassée seulement par Lagos, Kano et Ibadan (World population, 2019). En 2016, la zone métropolitaine d’Abuja est estimée à 6 millions de personnes, la plaçant derrière seulement Lagos, comme la zone la plus populeuse. En raison de la réputation de la ville d'être accueillante à tous les groupes, peu importe leur origine ethnique ou leur religion, la population devrait seulement continuer à croître pour la capitale du Nigéria (ibid.). La ville d'Abuja est aussi l'une des rares villes planifiées en Afrique, et à en juger par sa croissance démographique massive, c’est l'une des plus réussies. La ville abrite de nombreux sites et centres religieux. Abuja est l'une des villes les plus riches d'Afrique, ayant été conçue pour être sûre et pacifique, contrairement à beaucoup d'autres villes nigérianes qui connaissent un taux élevé de criminalité. La population de la ville est très diversifiée, et les groupes indigènes qui y résident sont Afo, Gwari, Hausa, Koro, et Bassa, auxquels s’ajoutent une multitude d’expatriés venus des quatre coins du monde : diplomates, hommes d’affaires, travailleurs internationaux, etc. La langue officielle de la ville est l'anglais, bien que d'autres langues y soient parlées, y compris l'igbo, le peul et le yorouba ainsi que de nombreuses autres langues minoritaires. Environ la moitié des habitants de la ville sont musulmans, 40% sont chrétiens, et le reste pratique d'autres religions (ibid.). Abuja est un aimant pour des réunions et des événements de classe mondiale. Par exemple, des visiteurs de plus de 60 pays, dont 21 chefs d’État, se

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26 trouvaient à Abuja, à la première édition du sommet Afrique-Amérique latine, ASA (Africa-South America), du 26 au 29 novembre 2006 (Sela, 2011). C’est une ville administrative qui abrite les ministères, les agences gouvernementales nigérianes, et les ambassades de tous les pays représentés au Nigéria, y compris l’ambassade de France.

Vu toutes les qualités que possède la ville d’Abuja, et les nombreuses opportunités qu’elle offre, on comprend pourquoi elle a été choisie pour abriter le seul institut français au Nigéria.

2.1.4. Organisation interne de l’Institut français du Nigéria 2.1.4.1. Le personnel administratif et le corps enseignant.

D’après nos informateurs, le personnel administratif de l’Institut français du Nigéria est composé premièrement de son directeur qui dirige l’institut sur tous les aspects et qui est en même temps le COCAC (Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle). Donc, il supervise aussi toutes les activités françaises en matière

d’enseignement sur tout le territoire nigérian, notamment les dix représentations locales appelées alliances françaises. En matière de programmation culturelle, de contenu de programme d’enseignement, de formation des enseignants, de mutualisation entre tous les acteurs de la langue française au Nigéria, tout est piloté par le directeur de l’Institut français. Ensuite, il y a l’attaché culturel qui s’occupe de la conception et de la

coordination des actions culturelles et qui travaille en étroite collaboration avec le COCAC; l’attaché de coopération éducative pour le français qui est une sorte de liaison entre l’ambassade et les différentes institutions d’enseignement du français du pays.

Puis, nous avons le directeur des cours de l’Institut français du Nigéria. Il est responsable du service des cours de langues qui inclut : un agent d’accueil en charge des inscriptions

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27 et des professeurs. Il travaille de concert avec le coordinateur pédagogique. Placé sous la seule autorité du conseiller de coopération et d’action culturelle/directeur de l’institut, le directeur des cours travaille au quotidien avec l’ensemble de l’équipe de l’IFN. Il a plusieurs tȃches qui incluent la gestion administrative des cours et de l’équipe

enseignante, la gestion des sessions d’examens DELF/DALF/TCF/TEF, l’évaluation des enseignants et de la pédagogie, la supervision de l’accueil et du bureau des inscriptions, et la communication externe (en collaboration avec le coordinateur pédagogique).

Le coordinateur des cours, quant à lui, est chargé des relations externes et s’occupe du développement des cours externes, de leur programmation et de leur gestion. Il est responsable de la promotion et de l’organisation des cours externes proposés aux

organisations internationales et aux entreprises. Le chargé de mission culturelle s’occupe de la mise en œuvre de l’organisation pratique et logistique des évènements culturels. Il y a aussi un promoteur des études supérieures en France qui, avec Campus France, se charge de faire la promotion des universités de France. Il organise donc des foires éducatives et guide les étudiants nigérians intéressés par la poursuite de leurs études en France. Le comptable s’occupe de la gestion financière de l’Institut français du Nigéria qui est un établissement à autonomie financière qui gère son propre budget et vit des recettes faites à partir des cours qu’il offre. La gestion budgétaire revient au directeur de l’Institut qui en est aussi l’ordonnateur, c’est-à-dire qu’il s’occupe de la conception, la gestion, et la mise en œuvre du budget. Dans la chaine budgétaire, il y a la gestion

comptable, les paiements de factures et l’encaissement des recettes. Cette partie relève de la compétence du comptable. Le secrétaire général, pour sa part, travaille dans quatre domaines :

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28 (i) Il s’occupe de toute la logistique du site, il est donc un support pour tous les

autres secteurs dont les activités transitent par lui.

(ii) Il est chargé de la gestion quotidienne du site de l’IFN ; la sécurité, le jardinage, la maintenance des appareils, etc.

(iii) Il a un volet de ressources humaines, de comptabilité et de suivi budgétaire.

(iv) Il travaille directement avec l’ordonnateur. C’est lui qui est chargé de faire les démarches et de rassembler les documents nécessaires pour effectuer les dépenses commanditées par l’ordonnateur. Ses tâches se limitent au sein de l’institut.

Le médiathécaire s’occupe de la gestion des collections de la médiathèque, c’est- à-dire qu’il a la responsabilité de gérer les acquisitions, de constituer des collections en adéquation avec les publics visés, de cataloguer les nouvelles acquisitions et les dons, de gérer le bulletinage des périodiques, et de désherber régulièrement les collections. Il se charge aussi de l’accueil du public, de l’organisation de l’espace médiathèque, tout en s’impliquant dans l’action culturelle et la communication. Le secrétaire polyvalent est chargé de l’accueil, des inscriptions, des informations, mais aussi du secrétariat des cours. Il s’occupe de gérer le programme du directeur des cours, d’orienter les étudiants, d’assurer que la programmation des professeurs et des salles de classe faite par le

directeur des cours, est respectée. Il est chargé aussi des inscriptions aux examens et de la vente des manuels. Il fait la réconciliation avec les secteurs comptables et

pédagogique.

Il faut noter que le personnel enseignant de l’IFN est nécessairement bilingue, et provient essentiellement des pays francophones africains, comme le Mali, le Togo, le

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29 Bénin, le Tchad, le Cameroun. On y trouve également des Nigérians qui ont vécu et étudié dans des pays francophones, comme le Cameroun et la Côte d’Ivoire. Ce sont des professeurs de français langue étrangère (FLE) et/ou de spécialités (Français sur

Objectifs Spécifiques), ou de français thématiques qui œuvrent dans le respect de la démarche qualité de l’IFN. Ils assurent des activités d’enseignement et d’apprentissage en présence d’apprenants (enfants, adolescents et adultes) conformément aux curricula de l’Institut français ainsi que des activités pédagogiques annexes. Ils enseignent en français auprès de classes multi-nationalitaires, du niveau A1 au C1 du CECR-L (Cadre européen commun de référence pour les langues). Ils interviennent sur tous les types de cours de perfectionnement linguistique : standards, intensifs, mini-groupes, ou cours particuliers. Sous la responsabilité du directeur des cours et de l’attaché de coopération éducative, ils participent à la vie pédagogique ainsi qu’à la réflexion, à la conception, à la création et au partage de matériel pédagogique visant à l’amélioration continuelle de la qualité et la diversité des cours. Ils participent aussi à la vie culturelle rythmant

l’établissement (portes ouvertes, Francophonie, etc.), en promouvant les activités

culturelles et en valorisant leur intégration dans le parcours pédagogique. Les professeurs contribuent à l’image de qualité de l’institut puisqu’ils sont amenés à dispenser des cours aussi bien sur le site de l’institut que hors site. Ils sont examinateurs et correcteurs pour les tests et certifications. Ils valorisent aussi les ressources pédagogiques de la

médiathèque dans le parcours de l’apprenant avec des visites en début de session, des conseils sur les emprunts, etc. Le Professeur de l’IFN effectue son enseignement dans les locaux de l’IFN à Abuja ou à l’extérieur de ces locaux tant que de besoin. L’IFN met à

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30 sa disposition les moyens techniques nécessaires à la réalisation de cette tâche. Après la présentation du personnel, passons maintenant aux différents services présents à l’IFN.

2.1.4.2. Services offerts à l’Institut français du Nigéria 2.1.4.2.1. La médiathèque

D’après le site internet de l’Institut français du Nigéria, sa médiathèque est une bibliothèque multimédia qui met l’accent sur la France et les cultures francophones contemporaines. La médiathèque offre au grand public près de 1000 documents pour adultes, adolescents et enfants. La collection comprend entre autres, des livres, des bandes dessinées, des DVD (cinéma français et francophone et documentaires), de la presse française, des magazines, des manuels pour apprendre le français et plus encore.

En plus, il y a Bibliobox pour accéder à des ressources numériques françaises gratuites ! Se connecter à IFNBox permet de naviguer sur la plateforme digitale de ressources françaises numériques gratuites. Les apprenants et membres de la médiathèque de l’IFN peuvent consulter des ressources numériques en français sur leurs propres téléphones ou sur une des tablettes ou ordinateurs portables de la médiathèque. Ils peuvent ainsi accéder à plus de 3000 e-books de littérature française, des vidéos pour les aider dans l’apprentissage de la langue française, en particulier TV5 Monde, la totalité de

Wikipédia, des contes pour la jeunesse, des livres audios, des fiches pédagogiques, des jeux, et plus encore ! (Institut français, 2019). Il y a aussi le coin des enfants, tout ce dont un enfant a besoin pour se familiariser avec la langue et la culture françaises. On peut y découvrir une riche collection de documents en français, y compris une grande collection de romans et de livres d’images pour tous les âges, des livres d’apprentissage de langue

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31 française, des histoires et des textes bilingues, des bandes dessinées, des livres sur la France, des magazines pour enfants, des dessins animés, dont beaucoup ont des sous- titres anglais, pour ne citer que quelques-uns. Pour emprunter des documents, il faut d’abord devenir membre de l’Institut français du Nigéria ce qui est possible grâce à son statut d’étudiant, ou en s’inscrivant directement à la médiathèque. Les propriétaires ou professeurs d’écoles peuvent y emmener leurs élèves en excursion. Sur place, les enfants peuvent visiter, et avoir accès à une présentation de l’IFN et de ses activités

(Bibliothèque pour enfants, film du samedi, classes culturelles comme la danse, le théâtre, le piano…). Ensuite, des animations autour de la langue française (film, échanges et discussions) sont faites par le médiathécaire, ainsi que la présentation et promotion de l’examen du DELF Prim et DELF Junior. Quant à Culturethèque, une autre bibliothèque numérique, elle permet de rester connecté avec la culture française n’importe où et n’importe quand ; elle offre aussi la possibilité d’accéder à ses journaux quotidiens préférés, de télécharger des E-Books, de lire des BD en streaming, de faire des jeux, d’apprendre grâce à des didacticiels, et de regarder des concerts et des émissions. C’est aussi plus de 400 magazines, 1000 livres, 200 BD, 300 vidéos et 370 didacticiels, un accès 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 à partir d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un téléphone intelligent.

Le centre d’auto-apprentissage est une section de la médiathèque de l’IFN qui a été aménagée avec des casques et des ordinateurs dotés d’un logiciel linguistique, Tell me more, qui permet aux étudiants de faire des activités d’auto-apprentissage, avec des exercices d’écoute, de prononciation et de conversation (Institut français, 2019).

References

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