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Anthropogenic pressure on elephant population in the South East of Boumba-Bek national park

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Corresponding Author: Martin Tchamba 352

Pression anthropique sur la population d’éléphants dans la partie Sud

-Est du parc

national de Boumba-Bek

[ Anthropogenic pressure on elephant population in the South East of Boumba-Bek

national park ]

Ahanda Yanick Achille1-3, Mbezele Junior Yannick Ngaba2-3, Jean Paul Belinga1, Imbey Moise Olivier4, G. Etoga1, and Martin Tchamba3

1Collège de foresterie, Fonds mondial pour la nature (WWF), B.P. 6776, Yaoundé, Cameroun

2Collège de foresterie, Université d’Agriculture et de Foresterie de Fujian (FAFU), B.P. 35002, Fuzhou, Fujian, China 3Département de Foresterie, Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA), Université de Dschang, B.P. 222 Dschang,

Cameroun

4Ecole des Eaux et Forêts de Mbalmayo, BP 69, Cameroun

Copyright © 2020 ISSR Journals. This is an open access article distributed under the Creative Commons Attribution License, which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.

ABSTRACT:

The african elephant (Loxodonta africana), considered one of the world’s largest terrestrial mammals, represents a symbol of size, power, strength and is considered an “ecosystem engineer”. Unfortunately, this species faces several threats,

the main one being poaching for its ivories. This illegal activity leads to a drastic decrease in the elephant population in general and in the Boumba-Bek National Park in particular. In order to ensure the conservation of elephants, it is paramount identified, characterized and georeferenced if all pressures and threats exerted on it. Conducted according to the method of recces trips and guided, the results of this study allowed to geolocate in the study area 03 carcasses of elephants, 19 camps of poachers, 26 tracks, 12 lines of traps. A kilometric index of abundance of 1.75 ± 0.29 indices per kilometer. The present study suggests that there is a strong anthropogenic pressure on elephant populations, the main activity carried out is poaching and it is carried out for its ivories.

KEYWORDS:

Elephants, National Park, Boumba-Bek, Poaching, Cameroon.

RESUME:

L’éléphant d’Afrique (Loxodonta africana), considéré comme l’un des plus grands mammifères terrestres de la planète

représente un symbole de grandeur, de puissance, de force et est considéré comme un « ingénieur de l’écosystème ».

Malheureusement, cette espèce fait face à plusieurs menaces dont la principale est le braconnage pour ses ivoires. Cette

activité illégale entraine une baisse drastique de la population d’éléphants en général et dans le parc national de Boumba-Bek

en particulier. Afin d’assurer la survie des éléphants, il est primordial d’identifier, caractériser et géo-référencer toutes les pressions et menaces qui sont exercées sur elle. Conduite selon la méthode de recces voyages (marches de reconnaissance) et

guidés les résultats de cette étude ont permis de géolocaliser dans la zone d’étude 03 carcasses d’éléphants, 19 campements de braconniers, 26 pistes, 12 lignes de pièges. Un indice kilométrique d’abondance (IKA) de 1.75 ± 0.29 indices au kilomètre.

La présente étude suggère qu’il y a une forte pression anthropique sur les populations d’éléphants, le braconnage qui est l’activité principale exercée est effectuée pour ses ivoires.

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ISSN : 2028-9324 Vol. 30 No. 1, Jul. 2020 353

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INTRODUCTION

Les forêts d’Afrique représentent l’un des plus grands réservoirs mondiaux de biodiversité animale composé de plusieurs mammifères terrestres. La faune mammalienne d’Afrique centrale compte 552 espèces parmi lesquelles certaines espèces

emblématiques telles que l’éléphant d’Afrique (Loxodonta africana) [1]. Considéré comme le plus grand mammifère terrestre de la planète, il occupe une place particulière dans les croyances traditionnelles des peuples africains. Pour certaines cultures

d’Afrique, l’éléphant représente un symbole de grandeur, de puissance, et de force. Ces espèces dites « Loxodontocores »sont

par ailleurs considérées comme « ingénieur de l’écosystème » [2] car elles permettent le maintien des écosystèmes et réduit leur vulnérabilité en facilitant la régénération de certaines espèces végétales à forte valeur économique à travers la

dissémination des graines. Elles jouent en outre un rôle primordial dans l’économie de certains pays (Cameroun, Tanzanie,

Afrique du Sud…) à travers les revenus collectés grâce au tourisme cynégétique/écotourisme ou la chasse professionnelle. Par conséquent, la disparition de cette espèce peut engendrer des bouleversements majeurs. Malheureusement ce potentiel fait face à plusieurs menaces.

La fragmentation et la diminution de leur habitat due à l'utilisation des ressources, la croissance démographique et au développement est un des facteurs majeurs du déclin de leur population. Toutefois, le braconnage pour leurs ivoires, 4ème marché illégal au monde juste après le commerce des stupéfiants, de la traite des êtres humains et des produits contrefaits est

la principale menace. D’après Blanc [3], les éléphants sont tués pour l'ivoire et la viande de brousse. Cette activité a eu un effet

dévastateur sur les populations d’éléphants avec les baisses les plus rapides observées en Afrique centrale [4]. En effet, plus

de 71% du commerce d’ivoire calculé au poids à eu lieu en Afrique centrale [5], c’est ainsi qu’elle compte en 2014, parmi les 6419 animaux classés comme espèces menacées d'extinction sur la Liste rouge de l'UICN (union internationale pour la conservation de la nature) [4]. D’après Maisels, Strindberg [6], 60 % des éléphants de forêt d’Afrique en général ont été tués

au cours des dix dernières années et 65% de la population d’éléphants de forêt en particulier aurait chuté en l’espace d’une quinzaine d’années dans le bassin du Congo [7]. Les importantes saisies d’ivoire en provenance du Cameroun (600 kg et 700 kg) respectivement aux aéroports de Paris Charles de Gaulle et à Nairobi détenus par des diplomates coréens a montré

clairement l’existence d’un réseau national et international de trafic de l’ivoire [8]. La sauvegarde et/ou la conservation de

Loxodonta cyclotis est ainsi devenu une priorité pour la population d’Afrique toute entière et le Cameroun en particulier d’autant plus que les trafiquants se recrutent dans toutes les couches sociales (autorités administratives et religieuses, agents des forces de maintien de l’ordre, élus locaux, fonctionnaires indélicats, diplomates, chefs traditionnels, les commerçants

nationaux et étrangers [9].

Dans l’optique d’assurer la survie de cette espèce emblématique les pays du Bassin du Congo parmi lesquels le Cameroun

ont entrepris la création de plusieurs aires protégées (APs). Ses APs constituent un outil important de gestion car: La

biodiversité qu’elles protègent fournit tout un éventail de biens et de services essentiels au bien-être humain; elles permettent également de sauvegarder les ressources naturelles et les zones d’importance culturelle dont dépendent les communautés

locales et les peuples autochtones. Le Parc National de Boumba Bek (PNBB) situé dans le Sud-Est du Cameroun, à proximité de la frontière avec le Congo et entre les rivières Bek et Boumba établi à lui seul une zone de protection essentielle. Toutefois, malgré les efforts combinés du MINFOF (Ministère des forêts et de la faune) dans le cadre du Programme de Gestion et de Conservation de la Biodiversité du Cameroun, et ses partenaires à l‘instar de WCS (Wildlife Conservation Society), WWF (Fonds Mondial pour la Nature) cette zone de protection n’est pas épargnée par le braconnage. La population d’éléphants a diminué

de 90% entre 2002-2009 [10], près de 602 campements de braconniers, 81 armes et 3968 munitions ont été détruit et saisis lors les opérations de lutte anti-braconnage [11]. La préservation et/ou conservation des éléphants de foret dans le PNBB sera plus efficace si toutes les pressions et menaces qui sont exercées sur cette espèce sont identifiées, caractérisées et géoréférencées. Il est dès lors primordial de savoir quel est le statut du braconnage dans le PNBB. Cette étude a pour objectif de savoir: Quelle est la densité et la répartition des carcasses d’éléphants dans le PNBB ? Quelles sont les différentes menaces qui pèsent sur les populations d’éléphants dans le PNBB ? Quelles sont les mesures de gestion et de gestion durable qui peuvent être mises en place afin de garantir la conservation et/ou protection des éléphants du PNBB ?

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MATERIELS ET METHODES

2.1 LOCALISATION DE LA ZONE D'ÉTUDE

Le Parc National de Boumba-Bek (PNBB) crée par décret N°2005/3284/PM du 06 octobre 2005 fait partie de l’Unité

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ISSN : 2028-9324 Vol. 30 No. 1, Jul. 2020 354 de 238 255 ha (Figure 1). Il appartient au complexe transfrontalier du TRIDOM et du programme de conservation du projet Jengi-TRIDOM. Sa zone périphérique est constituée à l’Est par les ZICGC n° 7, 8 et 9 et la Forêt Communale de Salapoumbé; au Nord par les ZICGC n° 5, 13 et 14 superposées en partie sur les UFA 10 018 et 10 022 et les forêts communautaires de Mala anecien et Gouonepoum ancien; au Sud par la ZIC n°38 assis sur l’UFA 10 015; à l’Ouest par le Parc National de Nki (PNN) et au Sud-est la forêt communale de Moloundou (Figure 1).

Fig. 1. Localisation du PNBB dans la région du Sud-Est Cameroun

2.2 COLLECTES DES DONNÉES

La phase de collecte des données s’est déroulée d’Aout à Octobre 2016. La zone d’étude, localisée dans le Sud du PNBB a

été sélectionnée sur la base des résultats produits lors des inventaires de faune de 2015 dans le segment TRIDOM Cameroun.

Elle a été stratifiée en 04 blocs afin de concentrer les efforts sur les zones de forte concentration d’éléphants (Figure 2). Le bloc B04 a été sélectionné pour cette étude car cette zone présente regorge deux poches de hotpots des éléphants ayant des indices

d’abondance kilométriques variant entre 5.72<IKA<10.93 et 10.93<IKA<21.69 [13].

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Fig. 2. Plan de sondage de la zone d’étude et distribution spatiale de la population des éléphants dans le PNBB

La collecte des données utilisée a été basée sur la technique de recces ou marches de reconnaissance voyages et guidés (suivant un azimut défini). Un total de 482 kilomètres de recces guidés à parcourir, 104, 214 km ont été couverts; soit un taux de réalisation de 21,62% de la superficie du PNBB.

2.3 ANALYSES DES DONNÉES

Les données sur le terrain ont été encodées, filtrées et triées à l’aide du logiciel Microsoft Excel 2016. Le logiciel SPSS 20.0 a été utilisé pour calculer le taux de rencontre ou indices Kilométriques d’Abondance (IKA). Les cartes de distribution ont été élaborées sous ArcView 3.3 et ArcGis 10.5.

L’indice Kilométrique d’Abondance (IKA) a été calculée à l’aide de la formule suivante:

moyen

N

IKA

D

=

Où N est le nombre total d’observations sur le (s) recces (s), et D la distance totale parcourue en kilomètre.

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RÉSULTATS ET DISCUSSION

3.1 DISTRIBUTION SPATIALE DES CAMPEMENTS DES BRACONNIERS

Au total 19 campements de braconniers ont été recensés et étaient construits uniquement avec du matériel biodégradable (lianes, feuille de bambous, tiges d’arbustes...). En général, les campements étaient situés à proximité de cours d’eau (90%) (Figure 3). Toutefois, d’autres ont été trouvés près des clairières (10%) précisément les clairières de Batouka et Likolo ce qui signifie que les braconniers ont parmi les membres de leur équipe des personnes qui ont une très bonne connaissance de la zone. Il ressort de cette distribution spatiale que les campements des braconniers que tous ces campements se trouvent dans les zones de moyennes et fortes répartitions des éléphants (Figure 3). Par ailleurs, la densité des campements diminue au fur

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Fig. 3. Distribution spatiale des campements dans la zone d’étude

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DISTRIBUTION SPATIALE DES PISTES

Les pistes ont été difficilement identifiées à cause de la végétation dense de cette zone. Un total de 26 pistes a été recensé (Figure 4). Les pistes étaient régulièrement fréquentées et s’orientaient pour la plupart vers les cours d’eaux, les ruisseaux, les

campements des braconniers et zones de fréquentation des éléphants.

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ISSN : 2028-9324 Vol. 30 No. 1, Jul. 2020 357 Il ressort de nos résultats que toutes les pistes se trouvaient dans les zones de moyennes et de fortes répartitions des éléphants dans le parc. Par ailleurs, certaines se dirigeaient aussi vers le complexe des clairières de Pondo qui est un milieu de

forte fréquentation d’éléphants [14, 15]. L'expansion considérable de la construction de routes dans les zones périphériques

au PNBB est un facteur qui facilite l‘entrée au parc [16]. 4.1 DISTRIBUTION SPATIALE DES PIEGES ET DES LIGNES DE PIEGES

Les pièges isolés et les lignes de pièges ont été également identifiés et géoréférencés (Figure 5) soit 31% de pièges à pattes et 59% de lignes de pièges à câble. Il ressort également de la distribution spatiale de ces indices que tous les pièges se trouvaient dans les zones de répartitions moyennes des éléphants dans le parc et à proximité des villages. Les lignes de pièges à patte peuvent être effectué par les chasseurs pour des raisons économiques.

Fig. 5. Distribution spatiale des pièges et lignes de pièges dans la zone d’étude

4.2 DISTRIBUTION SPATIALE DES COUPES DE MACHETTES ET DES INDICES DE COLLECTES DES PFNL

Les coupes de machettes et les lieux d’extractions des PFNL ont été identifiés et géoréférencés (Figure 6). Il ressort de cette

figure que la concentration des coupes de machettes n’étaient pas localisées dans les zones de forte concentration des

éléphants. Les PFNL collectées étaient principalement collectés à des fins médicinales et pour l’alimentation. La caractérisation

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Fig. 6. Carte de distribution des coupes de machettes et des produits forestiers non ligneux dans la zone d’étude

4.3 IMPACT DES ACTIVITES ANTHROPIQUES SUR LA POPULATION D’ELEPHANTS

Les indices d’activités anthropiques tels que les campements, les pistes, les lignes de pièges, les pièges, les coupes de machette et l’extraction des PFNL ont été recensés et géoréférencés. Il ressort de l’analyse des indices kilométriques d’abondances (IKA) un total de 1.75 ± 0.29 indices au km comparé aux résultats trouvés par Nzooh, N’goran [13], 2.83 ± 0.37,

cette différence s’explique par la superficie de la zone étudiée. Les IKA des indices humains de cette étude sont classés comme suit: ligne de piège (67%) > piste (14%) > campements (10%) > pièges (4%) > coupes de machette (2%) = collecte de PFNL (2%).

La distribution des signes d’activités démontre qu’il y a une forte pression anthropique et l’activité principale exercée est le braconnage. Ces résultats sont en concordance avec ceux trouvés par Maisels, Strindberg [19] qui a reporté une forte présence anthropique du côté Sud-Est du parc. De plus, cette étude a permis de recenser un total de 03 carcasses (dont deux éparpillées et une assemblée) avec un IKA de 0.029 au km (Figure 7).

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Il en ressort de cette carte de distribution des carcasses des éléphants que deux carcasses d’éléphants ont été retrouvé

dans la zone de très forte répartition des éléphants et une carcasse dans la zone de moyenne répartition précisément non loin des clairières de Batouka et Likolo. Ces zones parfois à sol hydromorphes constituent en effet un intérêt alimentaire important pour les éléphants [20].

Le braconnage est la cause principale des éléphants dans cette zone car les carcasses étaient dépourvues des pointes

d’ivoire. Une étude a révélé que 90% des braconniers en Afrique centrale chassent pour l’éléphants pour son ivoire [21]. La

carte de distribution de l’ensemble de indices (anthropiques et carcasses) montre une connectivité entre ceux-ci (Figure 8). Les

carcasses démontrent quant à elle la pression anthropique qui est exercée sur la population d’éléphants. Le coefficient de Spearman confirme cette hypothèse et démontre que les indices d’activités et les carcasses d’éléphants sont fortement liés

(R2=1) et ont une influence négative sur la population d’animale d’éléphants (y= -4.727x + 3.483).

Fig. 8. Carte de distribution des carcasses d’éléphants et des activités anthropiques dans la zone d’étude

De plus, en avril 2015, quatre armes de guerre, dont un fusil Ak47 ont été saisies après une opération coup de poing organisée par le service de conservation du parc national de Boumba-Bek [15]. La forte pression exercée sur cette espèce est réelle, le Cameroun compte parmi les cinq pays les plus impliqués dans le commerce illégal de l'ivoire avec la Chine, le Nigéria, la République démocratique du Congo et la Thaïlande [22]. L’extinction de ce patrimoine pourrait avoir des conséquences néfastes tan sur l’économie nationale que sur la biodiversité. En effet, l’éléphant joue un rôle clé dans la dynamique de

régénération forestière par la dissémination des diaspores Nguenang, Nkongmeneck [22]. De plus, il permet l’entrée des

devises à travers la chasse professionnelle soit 248 298 000 Fcfa entre 2005-2009 [23]. Par conséquent, une attention particulière est nécessaire voir primordial pour la conservation de cette espèce ceci par la bonne gouvernance et la gestion efficace du PNBB.

4.4 PERSPECTIVE D’AMELIORATION DE LA STRATEGIE DE SURVEILLANCE DANS LE PNBB

Malgré la mise en œuvre de missions lutte anti braconnage (LAB), la présence d’un plan d’aménagement, un personnel

qualifié, des différents postes (postes de garde, bases avancées, bases fixes) dissimilés dans l’interzone périphérique du parc;

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ISSN : 2028-9324 Vol. 30 No. 1, Jul. 2020 360 et logistiques (Les équipements de communication, navigation, de camping sont insuffisants et parfois obsolètes) et la gestion inadéquate [25]. Toutes ses difficultés constituent un frein non négligeable à l’atteinte de ses objectifs de conservation.

Toutefois, d’autres facteurs externes entrent en jeu à l’instar de l’instabilité politique dans certains pays du Bassin du Congo

qui facilite l’afflux d’armes et de munitions par les frontières et augmente le taux de braconnage; l’enclavement des zones près

du parc qui rend la zone périphérique difficile lors des missions LAB; la croissance démographique et la pauvreté des populations; les migrations saisonnières des éléphants qui émigrent de façon saisonnière vers l’est jusqu’à la région du

Complexe de Dzanga-Sangha en RCA et reviennent [8, 26]; l’incohérence des législations portant la gestion de la faune sauvage;

l’importance de la viande de brousse dans les habitudes alimentaires des populations riveraines [27].

Sur la base des problèmes de divers difficultés énumérés dans la gestion du PNBB en général et des éléphants en particulier,

10 propositions ont été suggérées afin permettre d’établir un programme de protection durable et efficace des éléphants: • L’amélioration du cadre législatif et institutionnel ayant trait à la gestion des éléphants qui doit impliquer tous les

secteurs (transport, communication, social, sécurité, justice…) car la lutte contre le braconnage doit être une action concertée qui concerne toutes les parties prenantes [28];

• L’organisation d’ateliers entre le service de conservation du PNBB et du PNK car les deux parcs sont transfrontaliers. Ceci permettre de définir des actions concrètes à mettre en œuvre dans le but de maintenir les

habitats de l’éléphant, rétablir leur connectivité et harmoniser les stratégies de surveillance et par éviter les pertes

de carbone [29];

• La mise sur pied de programme de recherche et de suivi en vue d’améliorer la connaissance, la gestion des populations d’éléphants et de leurs habitats (évolution du nombre d’éléphant, taux de reproduction, taux de mortalité, l’impact sur le commerce de l’ivoire, caractérisation de son habitat) afin de guider les prises de décision du gestionnaire du PNBB;

• La recherche des solutions adéquates aux problèmes de conflits hommes éléphants qui ne vont que croissant car

l’action anthropique à un impact sur la structure des forêts. Il a été démontré que la structure des forêts naturelles

est différente de celles des forêts secondaires ou de plantations [30] toutes ses modifications du paysage influencent les déplacements des éléphants;

• L’amélioration du système de surveillance (mission LAB inopinée et programmée, création des comités de surveillance) afin de réduire l’abattage illégal d’éléphants et le commerce illégal de leurs produits;

• Augmenter la sensibilisation à la conservation et à la gestion de l’éléphant à tous les niveaux (des populations

locales, population riveraine, administration…) sur l’importance de la biodiversité et les conséquences de sa

disparition. De plus, l’un des piliers de la stratégie de gestion des AP est la gestion participative qui reconnait les droits traditionnels et coutumiers des populations locales et indigènes à l’intérieur et en périphérie des AP [5]; • L’intégration des AP et de la gestion des éléphants dans les économies locales;

• Amélioration des conditions de vie des population riveraines aux parcs à travers les activités génératrices de revenue (AGR) car la chasse commerciale constitue la 3ème source de revenu des ménages dans la région du Sud-Est tels que les Comités de Valorisation des Ressources Faunistiques (COVAREF) les Zones d’Intérêt Cynégétique à

Gestion Communautaire (ZICGC) ou les Zones Cynégétiques Villageoises (ZCV) [30];

• La mise en place des mécanismes de financement propre au parc au travers des activités telles que le tourisme cynégétique et de vision; des sites communautaires ouverts au tourisme cynégétique, valorisation culturelle; • Renforcement des capacités opérationnelles de contrôle du service de conservation (augmentation du budget de

fonctionnement, du matériel de terrain) et faciliter l’accès à ses ressources allouées au PNBB [24].

5

CONCLUSION

Bien que le braconnage des pachydermes en Afrique soit en recul, la présente étude démontre qu’il existe une forte pression anthropique sur la population d’éléphants du PNBB à travers l’activité de braconnage ce qui prouve que malgré cette

baisse, les pachydermes continuent d'être en danger de disparition. Cette activité vise essentiellement la collecte des pointes

d’ivoires afin de les revendre sur le marché international. La conservation des éléphants du PNBB constitue un enjeu majeur tan pour leur survie de cette espèce que pour des autres animaux car la mise en place d’une stratégie de conservation peut avoir un « effet parapluie » sur les autres espèces. Afin de faire face à cette situation de façon efficace, il est urgent de mettre

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ISSN : 2028-9324 Vol. 30 No. 1, Jul. 2020 361 organisationnelles et infrastructurelles du service de conservation du PNBB; mener les opérations régulières de missions de

patrouilles à l’intérieur et aux zones périphéries au parc; intégrer les populations locales comme partie prenante au cœur de

toute procédure de conservation du parc.

REMERCIEMENTS

Cette recherche a été soutenue par le projet Jengi-TRIDOM (WWF/Cameroun) à qui nous témoignons notre gratitude. Nous exprimons aussi notre reconnaissance aux responsables du Département de Foresterie, Faculté d’Agronomie et des Sciences

Agricoles (FASA) de l’Université de Dschang, aux services de conservation du Parc NBB et PNK. Mlle Nguenya Basolok Danielle

pour son soutien et les éditeurs anonymes qui ont apporté une contribution significative à l’amélioration de ce travail.

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Figure

Fig. 1.  Localisation du PNBB dans la région du Sud-Est Cameroun
Fig. 2.  Plan de sondage de la zone d’étude et distribution spatiale de la population des éléphants dans le PNBB
Fig. 3.  Distribution spatiale des campements dans la zone d’étude
Fig. 5.  Distribution spatiale des pièges et lignes de pièges dans la zone d’étude
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