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How to draw like pro

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(5) /<'. L'ÉDUCATION DE LA. MÉMOIRE PITTORESQUE ET LA. FORMATION DE UARTISTE. €.

(6) MÊME COLLECTION. —. Les Principes de l'Architecture, traduit par Fr. Belcher (John). 4 fr. Monod. 1 volume avec 75 gravures dit,. —. L'Art enseigné par les Maîtres. (Ce qu'ont pensé Artistes et Ecrivains sur la technique des Arts). GuERLiN (Henri).. écrit,. :. Le Dessin. 1 volume avec 8 La Couleur. 1 volume avec. planches hors texte. 4. 8 planches hors texte dont. leurs. volume avec. La Composition. 1 (Ernest). — La peinture. Hareux. entre le maître et l'élève.. MoRiN Prix. (Louis).. 1. 8 planches hors texte. fr.. 2 en cou-. .... 4. fr.. 4. fr.. à l'huile en plein air. Leçons dialoguées volume avec 10 planches hors texte. 4 fr.. — Le Dessin humoristique,. .. l. volume avec 87 gravures. 4. fr.. 9.

(7) HORACE LECOQ DE BOISBAUDRAN Ancien Directeur de l'École Nationale de Dessin.. L'ÉDUCATION DE LA. MÉMOIRE PITTORESQUE ET LA. FORMATION DE L'ARTISTE PRECEDE D UNE NOTICE SUR LA VIE DE L AUTEUR PAR. L.-D.. LUARD. ET d'l'NE. LETTRE DE M. AUGUSTE RODIN. QUINZE PLANCHES HORS TEXTE Mémoire pittoresque appliDessin. — Coup d'œil sur l'Enseignement des Beaux -Arts. — Lettres à un jeune professeur sommaire d'une méthode L'Éducation de. la. :. cation aux arts du. :. pourl'Enseignementdu Dessin. et. de. la. Peinture.. PARIS HENRI LAURENS, ÉDITEUR 6,. RUE DE TOURNON. (. VI. '^).

(8) SI LSI.

(9) LETTRE DE. AUGUSTE RODIN A. M.. Lecoq de Bolshaudran. était professeia'. de r École-de-Médec'me Je .. bas où. les élèves. me. son atelier. était,. on pourrait. A moment Legros et comprenions pas, comme je ce. dire.,. moi., le. à l'École de. la. rue. rappelle très bien la rotonde en. du. copiaient des gravures. malgré Toîig inalité de son enseignement et. LUARD. M. L -D.. un. et les. il. X VHP. Car. siècle.. gardait la tradition.,. atelier. du. XVIIP.. autres jeunes gens ne. comprends maintenant.,. que nous avions eue de tomber sous la main d'un. la chance. tel. profes-. seur.. La. plus grande part de. ce. quil m'a appris^ me. reste. encore.. Je voudrais bien que tout jeune artiste pusse profiter de son enseignement,. et. circulation ses idées. par une réédition de. cation de la. je vous conseille vivement de mettre en. mémoire pittoresque.,. et. ses brochures sur. l'. édu-. renseignement des Beaux-. Arts. Agréez., cher Monsieur., l'assurance de. mes sentiments. tingués.. Auguste Rodin. Paris, 19. novembre. l'J13.. dis-.

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(11) .. PREFACE Ce volume. est la réédition de trois brochures épuisées depuis. introuvables. L'auteur, Horace Lecoq de Bois-. longtemps. et. baudran a. laissé. un nom comme professeur, mais rares sont. ceux qui possèdent encore. les principes. de son enseig-neràent. Cet oubli a de quoi surprendre, car tous les artistes. qu'il. a. formés, du plus célèbre au moins connu, en pleine maturité,. vantent l'éducation qu'ils en ont reçue.. Rodin. et. Dalou sculpteurs; Lhermitte, Guillaume Régamey,. Cazin, Legros, Fantin-Latour peintres, Whistler aussi, qui a subi. son influence indirectement; Roty médailleur; Solon pottier,. noms pour. n'est-ce pas assez de tels. intéresser à sa. méthode. Certains professeurs réussissent par l'instinct et par le. empiriquement, mais sans doctrine raisonnée l'un et l'autre.. moins. Son tact était proverbial. les lois abstraites. d'esthète,. appliquée qui a. fait. la pratique. «. Lecoq avait. n'en connaissait pas. il. de son enseignement. Ce ne sont pas. pures théories. par. ;. ;. ?. tact,. mais. les principes. d'une méthode. ses preuves; principes sans cesse vérifiés. Au. professeur seul,. applications intelligentes. et. dit-il,. spontanées. ;. il. appartiennent les est la. méthode. vivante qu'aucune méthode écrite ne peut ni ne doit suppléer. L'exposition de ses principes, livre, est si claire et si. telle. ». qu'on la trouve dans son. complète, que les souvenirs personnels. de ses élèves n'y ajoutent pas grand'chose. Étaient-ils trop.

(12) PRÉFACE. 4. jeunes en ce temps. même. d'en juger?. ménager de. et. de trop courte expérience pour être à. Ou. n'est-ce pas. que Lecoq. plutôt. ses paroles?. moins ce qui ressort des souvenirs de jeunesse dictés. C'est du. par Fantin-Latour'.. 11. leurs très simple », et. y décrit l'enseignement. comme. «. Lecoq. parle du souci que. donner. ceau. et. le conseil. topique.. Il. du fusain pour corriger. se servait très. les. études. d'ail-. avait de se. conformer toujours au tempérament de chaque élève, lui. était. afin. de. rarement du pin-. no permettait jamais. et. à ses élèves de regarder ce qu'il faisait lui-même, de crainte qu'ils. tige. ne fussent portés à Timiter, sachant trop bien quel pres-. dominateur a l'œuvre du maître. Fajitin nous parle aussi. des expéditions qu'il faisait à la campagne. camarades, baignaient.. le. le. dimanche avec des. plus souvent à l'étang de Villebon. Ils se. oii. ils. servaient ainsi de modèles les uns aux autres. pour des observations de nu, qu'ils peignaient de mémoire lendemain. Derrière un cabaret, à Montrouge,. un jardin entouré de hauts murs, de. peinture. se. en plein. air,. oii. ils. le. découvrirent. Lecoq organisa une classe. innovation vraiment inouïe pour. l'époque.. Un. autre élève nous a laissé de sa première leçon. un. récit. très caractéristique. «. Lecoq me mit à copier une gravure. Quand. résultat, tout confiant d'être loué. le. son. canif, et. rendre. le. contour du dos, du pied. tion qu'il m'avait refusée. «. 1.. le. ma. prouesse,. il. sortit. avec la pointe indiquait où je n'avais pas réussi à et d'autres. suis appliqué de nouveau, résolu à. encore. de. je lui montrai. gagner. morceaux. Je me. cette fois l'approba-. Mieux, mais pas assez exact. » et. canif indiquait impitoyablement les incorrections.. Notes prises du vivant de Fantin-Latour, par G. Hédiard, que M"» Fantin-. Latour a eu l'obligeance de. me communiquer..

(13) PRKFACE. Cinq. dû répéter. fois j'ai. b. dessin avant qu'il n'en fut content. ». le. Cet enseignement tant vanté parles anciens élèves de Lecoq,. devenus maîtres à leur tour, rencontra de certains côtés une opposition violente. Contre quoi cette opposition? Contre sa ses idées sur l'éducation de la. méthode uniquement? Contre. Assurément pas contre sa manière de défendre. Car, modeste et réservé, et d'un équilibre admi-. mémoire pittoresque les. rable,. ?. était toujours prêt à. il. avec force sur la nécessité de cultiver la. quoiqu'il insistât. mémoire. écouter l'opinion des autres, et. pittoresque, jusqu'alors négligée,. que fanatique.. Cette nouvelle étude,. «. était rien. il. aucune façon se substituer aux études habituelles, elle. ne saurait s'en passer. résultats.. ». Et encore. il. et. déclare que. « la. l'esprit, ni l'imagination, ni à plus forte. les sert. puissamment, mais. elle. loin de là,. elle seule ses. produire à. mémoire. meilleurs n'est ni. raison le génie. Elle. ne pourrait avoir. tention de les créer, ou de les suppléer. moins. ne prétend en. écrit-il,. la ridicule pré-. ».. Peut-être l'attitude de VioUet-le-Duc ne fut-elle pas étrangère à cette opposition.. Il. venait d'obtenir. le. fameux décret de 18G3,. qui dépouillait l'Académie des Beaux-Arts de la plus grande partie de. ses. pouvoirs.. Dans son attaque contre. l'Institut,. Viollet-le-Duc ne cessait d'opposer l'enseignement de Lecoq de. l'enseignement. Boisbaudran,. qu'il. surait. C'était. un moment de haine. n'avait. vu dans. le. louait, à. monde. et. officiel. de passion.. «. qu'il. cen-. Jamais on. des arts pareille agitation, insurrec-. tion pareille, pugilat semblable, semblable hourvari. Tout ce qui, à ce. moment, maîtres. se piquait de. 1.. amateurs. quelque crédit en matière. querelle avec. la. et docteurs,. une passion. et. d'art,. et journalistes,. s'engagea dans. une violence inouïes*.. Souvenirs d'un Directeur des Beaux-Arts, par Ph. de Chenneviéres, 188u.. ».

(14) PRÉFACE. 6. Quoi. qu'il. en. idées de Lecoq étaient assez fécondes. soit, les. pour soulever bien des contradictions. Sa méthode retour à la tradition, interrompue par David,. anciens maîtres, dont. parce qu'il rénovait, tine des. il. à l'esprit des. invoquait l'exemple à tout instant. Et brisait. avec la rou-. elles aussi, se. réclamaient. paraissait innover.. il. un. était. académies ordinaires, qui,. Il. du nu. de la tradition.. Au. académique,. inventait toutes sortes d'exercices pour déve-. il. lieu de confiner les élèves dans l'étude. lopper toutes leurs facultés, les guidait d'expérience en expérience, leur apprenait à regarder la vie avec leurs propres s'ingéniait à les faire travailler la volée, leur. tion entre le. ménageant. ainsi. temps des études. en. artistes. une période de demi-émancipaet le libre exercice. tels les jeunes artistes apprentis d'autrefois. médecine de nos jours. C'est dans ce but. vaux habituels. ou. qu'il. de leur. art,. les étudiants. en. ajouta aux tra-. de mémoire, qui, outre son. le -travail. yeux;. avant de leur donner. utilité. propre, féconde et vivifie tous les autres travaux.. Qui niera que. c'est. les effets fugitifs de. lumière. ments, les groupes, les. animaux,. grâce à. la. et. les ciels, les enfants,. la vie enfin ?. Peine perdue, dira-t-on,. elle se. travail de. pas. !. physionomies,. la nécessité de la. permis de. la. développe toute seule!. mémoire rendra. fidèlement la nature. les. Puisqu'on admet. serait-il. le. fixer. de couleur, dessiner les mouve-. mémoire, pourquoi ne. que. mémoire seule qu'on peut. cultiver. ?. — Parce. l'élève incapable de copier. — Ou au contraire, parce. que l'habitude. d'une mnémotechnie exacte détruira son imagination.. Or. la plupart. mémoire,. des artistes constatent avec chagrin que leur. laissée à elle-même, est stérile. Et quant à dire. l'exercice de la. mémoire. que. nuit à l'exactitude du dessin d'après. nature, l'expérience prouve le contraire.. A. ce propos Degas,. connu' pour son horreur de l'à-peu-près, a lancé une boutade.

(15) PRÉFACE pleine de sens.. une école. j'avais à fonder. « Si. rais une maison de six étages. mençants sous. 7. ;. je mettrais le. d'art, je loue-. modèle. et les. com-. à mesure que l'élève ferait des pro-. les toits, et. grès, je le ferais descendre d'un étage, jusqu'à ce qu'il arrive. Chaque. au rez-de-chaussée. modèle,. En entre. il. effet le. aurait à cette. monter. et. fois. qu'il. voudrait consulter. redescendre six étages.. le. ». ohjection ne vient-elle pas d'une confusion. vrai travail de la. mémoire,. c'est-à-dire Tenregistremenit. précis d'impressions distinctes, et le dessin^ de « chic », qui est la répétition de certaines formes, couleurs,. ou. effets. devenus. habitude cérébrale, ou simple tour de main. Lecoq, prévoyant ce danger, a dit l'on. abandonnait. essentiel,. :. le. «. Cet inconvénient ne pourrait. dessin habituel.. que dans Tintérét. môme. semblance même, exacte, naïve, çant. C'est le seul la. mémoire.. moyen. ». Et. de. tion directe de. si. insiste sur « ce point. mémoire,. qu'il faut obtenir. c'est la res-. du commen-. de former la justesse, la naïveté de. qu'il. y a une certaine réaction contre toute imita-. la nature, et. que l'exactitude n'est plus de mode,. c'est la dernière de ces objections. qu'on entendra. vent, à savoir qu'une telle sévérité de. A. la. que. ». Aujourd'hui. nation.. il. être-. méthode. le. plus sou-. détruit l'imagi-. ce propos Lecoq répondit à ses contradicteurs que,. dans les concours de composition,. les élèves qui se distinguaient. le plus par l'originalité et l'imagination étaient. précisément ceux. qui dessinaient le mieu:X de mémoire.. Et qu'est-ce que l'imagination artistique? Ne suppose-t-elle pas. la vision intérieure ?. nous montre un. parfait. nation, lorsqu'elle. Dans un autre. art Charlotte. Brouté. exemple du fonctionnement de l'imagi-. raconte sa manière de composer.. Si les. personnages de ses romans se trouvaient dans une situation dont. elle. ne. voyait plus le développement, elle quittait son.

(16) PREFACE. 8. travail, et attendait. que. jusqu'à ce qu'elle pût de nouveau parler.. La. difficulté. netteté qui leur permettra de. manque. voir et les entendre. les. d'un procédé pareil, pour. artistes, est de voir et d'entendre. intérieure. d'elle-même,. la solution se présentât. plupart des. la. dans leur imagination avec. composer. à loisir. ;. la. et cette vision. trop souvent de perfection et de permanence.. Mais qui défendrait à un auteur. le. développement de. la faculté. qui consiste à se rappeler avec exactitude les conversations. entendues, sous prétexte que cela détruira en. don de créer. conversations fictives. les. ?. Ne. fatalement. moyen d'amasser en abondance de. le. trouvera-t-on pas. même temps. une excellente gymnastique, en. plutôt que c'est. qu'un. lui. la. matière utile à. l'imagination? «. Dans. l'art,. déclare Lecoq, l'habitude de conserver l'image. des objets absents tend à développer la faculté de se représenter,. non seulement. celles auxquelles. ainsi. les. choses que l'on'a vues, mais encore. on pense ou que. aux conceptions de l'imagination une. yeux. et à la. Lecoq comprenait parfaitement que. l'imagination et l'invention qui font l'artiste-né. prétendus réalistes. une pré-. netteté et. cision qui les mettent, en quelque sorte, sous les. disposition de l'artiste. ». donner. l'on invente, et à. —. — aucun enseignement ne peut. même. les. les. donner;. mais qu'il peut fournir les outils indispensables à la création artistique,. en préparant. les facultés. par l'exercice. Et de toutes. ces facultés, la plus haute qui soit susceptible d'être cultivée, c'est la vision intérieure.. Combien. les peintres et sculpteurs d'autrefois,. laient sur place. aux bâtiments, ont dû mettre à contribution. Les Gothiques, vrais sculpteurs,. cette faculté. !. la pierre. «. Lorsqu'on est devant une voûte,. laquelle. on. est. qui travail-. taillaient à dit. môme. Delacroix, à. pour ainsi dire suspendu, qu'on ne peut tenir.

(17) PRÉFACE. que. la palette. 9. à la main, qu'il faut tout tirer de son souvenir,. c'est là qu'il est. indispensable de posséder une science réelle. ». mémoire. Cette science réelle n'exige-t-elle pas la. ?. Où. l'ima-. gination trouvera-t-elle la substance dont elle tissera ses rêves,. mémoire, tout rempli d'obser-. ce n'est dans le trésor de la. si. vations vivantes, d'impressions de. faits,. d'abstractions de cou-. leur et de forme, de principes de toutes espèces. ?. C'est le savoir,. déclare Lecoq, qui distingue les grands artistes d'autrefois de. plupart des modernes.. la. Tout cela explique pourquoi Lecoq commence son disant. «. le. mémoire. servation conservée »,. dessinateur porte. le. mot mémoire. sens que j'attache au. oii. du modèle à son papier,. et. ses regards. mémoire les. les. la vie.. choses qui l'intéressent,. fournit au professeur. en. qui retient pendant l'instant. conserve aussi des impressions pour toute. mémoire ne garde que. traité. est celui d'ob-. comme. la. le travail. de. Et. une indication des plus justes sur. dispositions diverses des élèves, ce qui lui permettra de. développer leurs aptitudes respectives, de préférence à acquérir. Pour Lecoq une. et. de les faire travailler. les qualités qui leur. manquent.. pareille indication se rattache au fond. de son enseignement. Pour Im,. et. cules, c'est « l'individualité qui. il. le fait. même. imprimer en majuset le devoir. de. l'enseignement est de conserver, développer, perfectionner. le. sentiment individuel de chacun. On entend. souvent. fait. l'artiste,. ».. les artistes se plaindre. artistique, si utile qu'elle ait. pu. que leur éducation. être à plus d'un égard, ait été. une véritable entrave à leur développement personnel. ;. c'est à. cause de cette éducation, disent-ils, qu'ils ont perdu des années. en tâtonnements. au contraire. stériles. les élèves. avant de trouver leur vraie-voie. Bien. de Lecoq de Boisbaudran sont unanimes. à se louer de l'enseignement du maître, et à déclarer que c'est.

(18) PRÉFACE. 10. à sa direction qu'ils doivenL de s'être de verts. eux-mêmes. Lecoq, comme. le fait. si. bonne heure décou-. observer M. Lhermitte,. par son sûr instinct psycholog-ique, par son doigté, amenait l'élève à découvrir. même. nait. lopper. il. pas.. Pour permettre. suffisait,. cultivant avec. en lui-même des facultés. ne soupçon-. à la personnalité de se déve-. d'après Lecoq, de lui fournir les moyens, en. méthode toutes. stimuler en s'ingéniant à infiniment variées.. Il. ses diverses facultés, et de la. des expériences artistiques. lui offrir. s'ensuit,. au contraire des opinions reçues,. ne faut jamais permettre à. qu'il. qu'il. l'élève d'imiter la. manière de. voir ou de faire, soit de ses professeurs, soit de ses camarades,. car c'est l'acquisition d'habitudes de l'œil et de la main emprun-. en général à autrui, qui entrave. tées. le. développement de. servation et de l'expression personnelles. s'agit. donc d'observer. tion,. de développer les. le. simples, arrangés dans. cue. soit. les exercices. l'élève sache. la pratique. il. principe élémentaire de toute éducafacultés. un ordre. comme une marche. dans tous. Dans. l'ob-. tel. une. d'exerciees. suite. que chaque. mène. qui. difficulté vain-. à la suivante.. Il. faut que. difficulté soit si. apparente que. qu'il doit vaincre. 11. verra donc par. chaque. exactement ce. par. lui-même dans quelle mesure. il. réussit, et s'habituera ainsi à. ne rechercher que sa propre satisfaction, à progresser toujours par ses propres expériences et ses découvertes personnelles.. Car en. art. comme. à redécouvrir pour. en mathématique tout vrai progrès consiste. soi-même. les principes qui. vous sont ensei-. gnés.. Malgré l'évidente largeur de Lecoq, par tous les. moyens. et ses efforts. pour étendre. possibles l'éducation artistique, malgré sa. déclaration que fart est une interprétation personnelle de la. nature, et que l'imitation fidèle n'est qu'une gymnastique pour dé-. velopper les facultés de. l'artiste et lui. donner. la maîtrise. de ses.

(19) 11. PRÉFACE outils,. on. lui. reproche souvent sa féroce exigence d'exactitude.. Parler ainsi c'est oublier qu'en tout art on ne se perfectionne. que par. gammes. les. et les. exercices. ;. c'est-à-dire par. un. effort. conscient, de sang-froid, qui a pour but de préparer les facultés. de les mettre en étal de répondre à l'appel qui leur sera fait aux moments d'inspiration. Delacroix, outi-e sa peinture de créaet. tion, faisait tous les jours des exercices. sommes. Aujourd'hui nous. pour. l'œil et. pour la main.. loin des époques d'apprentissage. artistique et l'exemple des artistes. vraiment originaux de nos. quesjours sert souvent plutôt à embrouiller qu'à élucider la. Car leurs facultés originales se développent si sûrement, même sans entraînement apparent, que nous sommes amenés tion.. à mépriser '^. sidérer. l'effet. combien. d'une discipline élémentaire. le. ne pas con-. et à. développement d'un talent original a pu. être. entravé ou déformé. D'ailleurs sauf quelques rares exceptions, d'éducales artistes sont peu disposés à étudier les systèmes. des principes généraux d'enseigned'exécution les procédés particuliers qui conviennent. tion et présentent. ment. et. comme. spécialement à leurs tempéraments N'est-il. donc pas possible. et à leurs buts.. d'établir les vrais principes d'un. enseignement élémentaire, libéral. et. sans lacunes. ?. Le. lecteur. comjugera lui-même dans quelle mesure Lecoq les a indiqués plètement. ;. mais. si. les exercices élémentaires lui paraissent à. ont dédaigner, qu'il réfléchisse que fondés sur la tradition ils par invité été mis en pratique et ont fait leurs preuves. Cazin,. Gustave Geoffroy à exposer ses idées sur l'Enseignement du principes dessin, refusa de donner une réponse précise, « les vraiment élémentaires devant paraître inefficaces dans leur presque ingénuité, s'ils étaient écrits ». Lecoq plus audacieux les a écrits,. mais toujours sous. cette réserve. qui les applique est seul la méthode vivante.. que. le. professeur.

(20) PREFACE. 12. Les. trois. brochures réunies dans. présent volume furent. le. écrites à différentes époques. « L'éducation de la. mémoire. resque» fut éditée d'abord en 1847, puis rééditée en 1862. pitto;. «. Un. coup d'œil sur l'enseignement des Beaux-Arts» en 1872 1879;. et. «Lettres à un jeune professeur. méthode pour l'enseignement du dessin 1877. Elles ne se suivent pas. comme. ouvrage, mais se relient entre. elles. loppements, de corollaires, doctrines de l'auteur.. et. d'une. peinture » en. les chapitres d'un. même. par l'unité de but et de prin-. La brochure. du jour,. »,. intitulée «. Coup. d'œil sur. quoique parue à l'origine. est rééditée textuellement, car elle. des principes généraux.. traite toujours. Nous devons. les dessins qui figurent à la fin. M.. l'obligeance de. Boisbaudran.. la. complètent, réunies, l'exposé des. l'enseignement des Beaux-Arts critique. de. et. et. réciproquement d'explications, de déve-. cipe. Elles se servent. comme. — Sommaire. Il. le. du volume à. D' Pierre Rondeau, neveu de Lecoq de. avait dans sa collection des cartons pleins des. dessins des anciens élèves de son oncle, que grâce à sa géné,rosité. on peut voir maintenant à l'Ecole des Arts Décoratifs.. Qu'il. pour. la. me. permette de. lui. exprimer. générosité avec laquelle. il. ma. vive reconnaissance. a mis à. ma. disposition tous. les écrits et dessins.. Un remerciement. aussi à MM"*' Cazin et Fantin-Latour, et à. 3JM. Rodin, Lhermitte, Bellenger, Ottin et Frédéric Ré^amey, qui. m'ont fourni avec tant de bonne grâce tous que je leur. ai. demandés sur leur maître. L'édition de ce. remise à cause de. et. volume préparée pour la guerre.. Pendant. les. renseignements. son enseignement.. la fin. de 1914 fut. cette période plusieurs. de ceux à qui mes remerciements sont dus, nous ont été malheu-. reusement enlevés par. la mort..

(21) NOTICE SUR LA VIE DE L'AUTEUR. Horace Lecoq de Boisbaudran, Poitou, naquit à Paris en 1802. vingt-quinze ans,. Admis Peyron 1844. ;. y. il. ;. de Guillon. vieille famille. du. âgé de quatre-. 7 août 1897.. Le. Thière.. à partir de cette date. il. Il. 1819,. fut élève. il. de. exposa au Salon de 1831 à. cessa de produire pour ensei-. un peu dure, dénotait une. gner. Sa première manière froide et très. d'une. est mort,. l'École des Beaux-Arts en. à. et. le. issu». mauvaise éducation. On pourrait croire. qu'il. en. était. cons-. cient lui-même, ce qui devait le stimuler à chercher de vrais. principes pour éduquer les autres.. ce qu'il aurait pu produire entier à l'enseignement, liberté. et. s'il. 11. est difficile de conjecturer. ne se. car ses. fût. pas consacré tout. dernières. études ont une. une modernité qui contrastent avec. les. œuvres de. sa jeunesse, et tels étaient son enthousiasme et sa curiosité artistique, qu'il. quand. fut trop souffrant. il. A mon altéré. continua à travailler jusqu'à. avis,. il. il. viennent à force de volonté ils. sortir de. son. fin,. même. lit.. pensait à la mauvaise éducation qui avait. son talent, quand. voie où. pour. la. écrit. que. «. quelques artistes par-. et d'énergie à sortir. se trouvent engagés, et. à se. de la fausse. créer une. personnelle; mais que cette originahté qu'on. s'est. manière faite. ne.

(22) NOTICE SUR LA VIE DE L'AUTEUR. 14. peut jamais avoir toute. la vérité, toute la franchise, qui. n'a jamais perdu. tiennent au talent de celui qui artistique ».. appar-. sa virginité. ce soit cette conviction ou l'appel de son génie. Que. pour l'enseignement qui. l'ait. déterminé à devenir professeur peu. importe, mais assurément nous aurions perdu au change, avait produit au lieu d'enseigner. «. par ses œuvres,. Nul plus que. Le maître de. l'art. s'il. enseigne. professeur par la parole et la méthode.. le. ». un corps de doctrine aussi précis,. lui n'a laissé. aussi complet. Il. et. débuta en 1841. spéciale. titulaire. comme. de dessin. en 1844.. Il. professeur-adjoint à l'École Royale. Paris. «à. ^. il. ;. y. fut. nommé. devint de plus, en 1847, professeur. dessin à la succursale de la Légion d'honneur,. où. il. me. de. Barbette,. d'appliquer sa méthode de l'éducation de la. commença. mémoire. professeur. pittoresque.. En. démie des Beaux-Arts,. 1851. et. pour l'industrie nationale. il. en présenta les résultats à l'Aca-. en 1856 à la Société d'Encouragement ;. elles lui. donnèrent leur approbation.. Parmi ceux qui l'encouragèrent, VioUet-le-Duc demanda que sa méthode fût mise à l'essai dans toutes les Académies.. Il. reçut la Légion d'honneur en 1865.. Mais malgré l'encouragement que Delacroix. et l'approbation. d'hommes. tels. Viollet-le-Duc, malgré les résultats constatés. et. par les épreuves faites à l'École des Beaux-Arts et ailleurs, dut attendre jusqu'en 1863 la permission. des Arts. décoratifs. destiné aux élèves. devint directeur. ;. un. pour. atelier. dessin de. qui consentiraient à s'inscrire.. et sur l'invitation. surintendant des Beaux-Arts,. il. réforme à l'École. Entre autres. 1.. le. Actuellemeiat Ecole des Arts décoratifs.. mémoire,. En 1866. il. du comte de Nieuwerkerke,. fit il. il. d'ouvrir à l'École. quelques propositions de. proposa de. la. faire. servir.

(23) NOTICE SUR LA VIE DE L'AUTEUR. comme. 15. Écol« normale pour l'entraînement des jeunes profes-. seurs.. A. moment où. ce. il. allait. culièrement favorables,. méthode,. les professeurs. implacable;. « la. négligence,. le. intégrale. présidence du. disait-on,. sa. opposition. anonymes,. Dans une réunion des professeurs de. ». de. déclarés de ses. mauvais vouloir systématique. service, les calomnies, les lettres. le. employé. la. l'application. d'alors, adversaires. redoublèrent de haine et organisèrent une. idées,. dans. pouvoir, dans des conditions parti-. faire. surintendant des. tout fut. l'École sous. Beaux-Arts,. convoquée,. pour discuter quelques nouveaux règlements,. «. cha-. cun, ainsi qu'il avait été convenu dans les conciliabules préparatoires,. moire. ».. formula son attaque contre l'affreux dessin de mé-. Le. président, quoiqu'il se déclarât « toujours grand. partisan de l'enseignement de M. de Boisbaudran », plia devant. nombre. le. et resterait. et. décida que. :. «. Le Directeur n'enseignerait. chargé seulement de l'administration. comprenait bien que sa destitution. <(. Lecoq, qui. la fin de l'année sco-. avec son exposition habituelle des travaux des. par hasard. élèves,. !. n'était qu'ajournée, aurait. donné immédiatement sa démission, mais laire approchait. ». plus,. exceptionnellement brillants.. Il. voulait. attendre cette dernière démonstration de son enseignement,. pour se. retirer alors. lition prévit le. l'exposition,. au milieu d'un succès éclatant, mais la coa-. danger. et. brusqua. les choses.. M. de Boisbaudran reçut une. Peu de jours avant. lettre administrative. qui lui annonçait, sans explication et sans commentaire, qu'on lui. avait. Il. nommé un. successeur. ».. continua à professer encore une année au Lycée Louis-le-. Grand. et à l'École. d'Architecture fondée. pai*. Trélat, puis se. retira tout à fait. Il. faut se rappeler que ce sont seulement ceux qui ont accepté.

(24) NOTICE SUR LA VIE DE LAUTEUR. 16. Tinvitation de venir travailler chez lui, qui peuvent être vrai-. ment considérés comme. élèves. ses. et. ;. de ceux-là. la plupart. avaient à gagner leur vie trop jeunes pour pouvoir compléter leur éducation artistique. dit. Fantin-Latour,. et les. Si le maître était plein de tnérite,. «. élèves étaient recrutés de manière à. former un milieu singulièrement intelligent, était. le petit. matériellement dénué d'aucun luxe. Le local. des Grands-Augustins. quand on penja. 39 du quai. n''. fut transporté. (plus tard l'atelier. Hautefeuille, et disparut. cénacle. le. rue. boulevard Saint-. Germain) se composait, avec quelques débarras, d'une belle. chambre large. et haute,. prenant jour au nord sur. le. quai. par deux fenêtres. La cotisation pour les frais de toute nature n'était. que de dix francs par mois,. dix à douze au plus. monde. et tout le. monde. On. la dissertation. le. le. était. taille, et. Bon musicien, jouant du piano il. «. celui de. Noces de Cana. belle voi3^ d'opéra,. tempérament, ayant. le. la tradition.. de très grande. les «. son" enseignement.. Cazin cependant, occupé de son œuvre. masque de Paul Veronèse,. viole dans. on. professorat de côté, en sorte qu'il n'y eut. pas de vrai successeur dans. Lecoq. jamais que. recrutait pour poser, qui. Celui-ci avait les dons nécessaires, et le. personnelle, mit. fut. s'en mêlait. ». Lecoq comptait sur Cazin pour continuer. goût de. ne. aussi éprouvait-on toutes les peines du. ;. à avoir des modèles.. pouvait. et l'on. dans l'âge mûr, avait. l'homme jouant de. la. ».. et. du violon, doué d'une. comprenait que tous. les. arts. ont sem-. blable but, et déclarait qu'une certaine culture est nécessaire à l'artiste. «. Ce. fut. un doux philosophe,. écrit. un des plus intimes de. ses élèves, épris avant tout de logique et de conciliante équité, ainsi qu'en. témoignent. les dernières. pages. qu'il écrivit,. réunies.

(25) NOTICE SUR LA VIE DE L'AUTEUR SOUS ce. En. tête. titre. Quelques idées. :. et. 17. propositions philosophiques.. des courts chapitres de cet ouvrage on. lit. ((. :. Culture. — La raison conscience morale. — L'ins— La — Les probabilités consolantes. — — sentiment religieux. Le peut-être. de la moralité.. et la. tinct et l'idéal.. Le. vérité.. », etc.. «. Gardons. intacte la raison, notre guide essentiel, le précieux. instrument de nos projets passés et futurs, temps, comprenons tout ce. dit-il,. et,. en. môme. peut y avoir d'espérances. qu'il. de consolations dans ce mot, dans cette idée. :. Ainsi pénétré d'idées générales, l'enseignement d'un. «. et. Peut-être. » tel. maître dépassait les limites de la spécialité, «. Rebelle au sophisme qui. poète ses. —. un. être à part. œuvres pût. fait. dans. de. la. l'artiste. société,. — peintre, musicien,. il. servir de rançon à son indignité. à voir en lui une manière de. que. niait. de. se refusait. il. ;. l'éclat. phénomène irresponsable, dégagé. de tous devoirs envers les autres hommes,. et. pouvant tout se. permettre.. Son goût. «. raffiné. ne trouvait aucun charme au commerce des. monstres, non plus qu'aux produits de leur génie,. rayonnement des pour «. la parfaite éclosion des. beautés de. l'art,. Il. leur. sieurs d'entre. le. l'esprit. de. donna une der-. nière preuve de sa sollicitude en inscrivant les. total atteignait. sur. objet de son culte.. Lecoq de Boisbaudran, en prenant possession de. ses élèves, sut aussi gagner leur cœur.. «. et c'est. vérités morales qu'il voulait qu'on se reposât. noms de. plu-. eux sur son testament pour des sommes dont. le. presque cent mille francs.. Cette touchante libéralité, qui combla de surprise ceux qui. en furent. l'objet,. achève de caractériser cet. homme. 1. H. Lecoq de Boisbaudran el ses élèves, par Félix Régamoy. pion, Paris, rJ03. Je dois à cette brochure beaucoup de détails.. de bien'. ». Honoré Cham-.

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(27) ÉDUCATION' DE LA MÉMOIRE PITTORESQUE. AVERTISSEMENT DE L'ÉDITION DE Bien. qu'il. se soit écoulé quinze. 1862.. années depuis. édition de ce travail, j'ai cru devoir n'y apporter. ment. essentiel, le. que confirmer. temps. première. la. aucun chang-e-. une pratique constante n'ayant. et. les principes. que. j'ai. posés. «Lès. fait. l'abord et corro-. borer mes premières expérieQces. J'aurais pu, peut-être, modifier quelques expressions qui présentent, aujourd'hui,. comme. nouvelle, une idée que. j'ai. déjà. produite en 1847. Mais occupé exclusivement, depuis lors, d'en-. seignement pratique, je. n'ai fait. aucun autre appel à. l'attention. du public. Mes travaux ne sont donc connus que des personnes qui m'ont vu, poiu" ainsi dire, opérer sous leurs yeux, et. méthode. Mon. reste. pour. nombre entièrement. pris,. dès. que. j'ai. édition,. le principe,. l'idée. ma. nouvelle.. est de remplir. de faire connaître. première, et de justifier. choisi en cherchant à compléter r Education de. Mémoire pittoresque. Je joins à. la. j'ai. développements successifs de. le litre. la. plus grand. but, en publiant cette seconde. l'engagement que les. le. mon. premier. écrit,. mémoire des formes, une. qui traite particulièrement de. notice sur. lamémoiredes couleurs,. 1. Les notes supplémentaires de cette édition sont marquées d'un distinguer des notes originales de l'auteur.. L pour. les.

(28) ÉDUCATION DE LA MÉMOIRE PITTORESQUE. 20. un troisième. puis. article. résumant. les. deux premiers,. et. dans. lequel je propose une série d'applications destinées à mettre en. pratique tous les principes. précédemment formulés,. et. à les. combiner dans un enseignement supérieur. Je ne viens pas demander, pour ces idées avancées, une réalisation hâtive et prématurée; je. aborder J'ai. me. borne à. les. exposer sans. question de temps et d'opportunité.. la. réuni sous. le titre iV Appendice. quelques notes qui m'ont. semblé nécessaires pour remplir certaines lacunes, répondre à quelques objections,. et. donner diverses explications complé-. mentaires.. Une de. ces notes est consacrée au récit succinct des épreuves. ma méthode. auxquelles. a été soumise en présence de la section. des Beaux-Arts, de l'Institut et devant la Société d'encourage-. ment pour. un. l'industrie nationale. Cette note contient de plus. rapport de l'Académie des Beaux-Arts au ministre de l'Intérieur. J'ai joint à ces. témoignages. officiels. deux. lettres,. dans. les-. quelles deux artistes illustres expriment leur opinion sur. ma. méthode. Une de ces lettres est de M. Léon Cogniet, l'autre est signée de M. Horace Vernet.. En l'art. citant ici les. hommes éminents dans. la science et. mes travaux à l'époque des commencements, j'ai désiré, à la. qui ont bien voulu encourager. jours. si. difficile. m'appuyer de leurs suffrages naissance. !. et leur offrir. J'ai voulu, aussi,. dans toufois,. un hommage de recon-. payer un tribut de respectueux. souvenir à plusieurs d'entre eux qui ne sont plus aujourd'hui.. MÉMOIRE SPÉCIALE DES FORMES Parmi. les facultés intellectuelles. la pratique des arts. du dessin,. la. mises en jeu par l'étude. mémoire. tient. et. une place des. plus importantes. Cependant cette faculté précieuse n'a été jusqu'ici l'objet. d'aucune culture spéciale. et. méthodique; aussi ne.

(29) MÉMOIRE SPÉCIALE DES FORMES que. se (léveloppe-t-elle. peu. fort. -'1. empiriquement. C'est. et. cette. lacune très regrettable dans l'enseignement que je clierche à combler au moyen d'une méthode ayant pour but le dévelop-. pement de. la. mémoire. pittoresque.. idée nouvelle, je sens la nécessité de ras-. En proposant une. surer avant tout contre la crainte d'ailleurs très naturelle qu'inspirent souvent les nouveautés. Je la nouvelle. hâte donc de déclarer que. me. étude que je propose ne prétend, en aucune façon,. aux études habituelles; loin de. se substituer. là, elle. ne saurait. s'en passer et produire à elle seule ses meilleurs résultats. s'agit. donc. ni d'un. complément que. le. et. changement. d'une annexe.. sens que j'attache au. conservée, et que. ma. l'intelligence par la. ni d'une perturbation, Il. Il. ne. mais d'un. importe aussi de bien établir. motmémoire. est celui à! observation. méthode, loin de tendre à l'absorption de. mémoire, se propose au contraire. le. per-. fectionnement simultané de toutes deux.. Après ces explications. et les. réserves qu'elles impliquent, je. m'appuierai sur l'exemple de ce qui se pratique dans les études scientifiques. et. littéraires.. mémoire des mots. et. sa haute importance.. Nous. la. généralement. la. des idées cultivée avec le soin que réclame. Pourquoi donc,. ration, n'apporterait-on pas la. ment de. voyons. même. et. en évitant toute exagé-. sollicitude. au développe-. mémoire des aspects, d'une importance. rable dans l'art de les reproduire. si. considé-. ?. l'enseignement httéraire et scientifique, on cultive la. Dans mémoire au moyen de leçons apprises par cœur. le. A. son début. plus élémentaire, l'enfantcommence par apprendre une ligne,. puis une phrase, puis des leçons de plus en plus compliquées.. Et de. même,. c'est à l'aide. faut développer la. d'une série graduée de formes qu'il. mémoire des formes. le commençant doit donc les formes les plus mémoire reproduire de. Procédant du simple au composé, apprendre par cœur. et. simples, des lignes droites. môme. pour s'exercer seulement.

(30) EDUCATION DE LA MEMOIRE PITTORESQUE. 22. d'abord au souvenir des grandeurs; puis viennent des formes. de difficultés graduées et les exercices se compliquant de plus en plus, on doit joindre à. la. forme. l'effet et le. enfin le relief et les objets naturels.. modelé. et. aborder. En même temps,. et dans une progression inverse, on doit diminuer de plus en plus le temps pendant lequel le modèle est laissé à l'élève, afin qu'il. puisse s'en bien pénétrer.. Gomme répéter. de. l'écolier du collège doit, pour apprendre sa leçon, la un certain nombre de fois à haute voix ou mentalement,. même. l'élève dessinateur. main ou par voir le. devra retracer son modèle par la. nombre de fois nécessaire pour poureproduire de mémoire lorsqu'il lui sera retiré. la pensée, le. Je pourrais, en continuant l'examen de ce qui se passe dans. l'éducation ordinaire, relativemenL à la mémoire, trouver plus. d'un principe. utile,. m'appuyer sur ce. mémoire et. pourrais. bien constaté que les personnes dont la. a été cultivée de bonne heure se rappellent facilement. longtemps. celles. plus d'un exemple à imiter. Je. fait. dont. rappellent. les. la. choses qu'elles ont vues ou apprises, tandis que. mémoire a. été négligée à la. même époque. qu'avec peine un petit nombre de. échapper tout. le reste.. Je pourrais enfin trouver.de. motifs d'espérance, dans ces prodiges de. ne se. faits et laissent'. mémoire. grands. réalisés par. tant de savants^ d'avocats, de comédiens, de prédicateurs, chez si puissamment secondé la nature. Personne ne contestera sans doute les avantages,. qui l'exercice a. môme. de. la. mémoire pittoresque dans. les arts. la nécessité. du dessin K Sans. L L'utilité de la mémoire pittoresque dans les arts est très reconnue. Jespère donc que ma méthode pourra être accueillie des artistes comme répondant à un desiratum général. Plusieurs maîtres ont conseillé à leurs élèves quelques emplois partiels de la mémoire, comme, par exemple, de faire de souvenir le croquis du modèle vivant après la semaine d'étude, ou bien d'indiquer de mémoire la construction anatomique mais il restait à concevoir d'une manière générale et à systématiser l'idée d'une méthode pour le développement de la mémoire dos aspects, méthode qui, prenant la mémoire à l'âge le plus favorable, lui fasse subh' une série graduée d'exercices, sorte de gymnastique qui fortifie et déve ;.

(31) MÉMOIRE SPÉCIALE DES FORMES. 23. une grande partie du domaine de Timitation devient inaccessible sans elle, il est à peu près impossible de reprorapides, duire les animaux, les nuages, les eaux, les mouvements elle,. en. effet,. ;. expressions,. les. la. couleur. et. les. effets. fugitifs.. Combien. un obstacle infranchissable car, grâce à Tabsence de tout enseignement méthodique de la mémoire, ils ne peuvent guère avoir que celle dont la nature les a doués. Mais aussi le petit nombre de ceux qui ont reçu d'elle ce don magnifique sont investis par cela seul d'une immense supériod'artistes trouvent là. !. Le nom populaire de M. Horace Vernet' se présente ici naturellement pour rappeler ce que la mémoire peut ajouter de rité.. puissance au talent. Mais à part les organisations exceptionun nelles douées d'aptitudes natiu^elles et spontanées, il en est. grand nombre qui n'attendent que le travail et des soins éclairés pour réaliser des résultats non moins remarquables, et ce n'est pas seulement pour briller dans les hautes régions de l'art que la faculté. de souvenir est nécessaire, elle. pratique la. d'examiner. plus et. et la. U. :. l'œil. main. la. regarde. suffit,. encore dans la. pour s'en convaincre, que l'on. opération complexe. d'analyser cette. appelle dessiner. limage,. ordinaire.. l'est. l'objet, la. mémoire en conserve. reproduit. Lors donc que les exercices. que je propose n'auraient d'autre résultat que d'aider la mémoire dans cette l'onction élémentaire, ils auraient une utilité réelle. pour. les artistes. de tout ordre,. comme pour. tout élève dessi-. nateur. C'est en vue de cette utilité générale que je. me suis. livré. présente aujourd'hui un aperçu abrégé.. travail dont je Professeur à l'École impériale de dessin % dont les cours sont suivis par plusieurs centaines d'élèves de tout âge et de tout. au. tous les loppo cet organe précieux et trop négligé, et le rende ainsi propre à emplois, dont plusieurs artistes comprennent déjà si bien les avantages. pourrait mieux: citer 1. Comme l'œuvre de Vernet ne nous intéresse plus, on. Daumier, 2.. Millet,. Turner, Okousaï L.. Aujourd'hui l'Ecole des Arts décoratifs,. b,. rue de l'Ecole-de-Médecine..

(32) ÉDUCATION DE LA MÉMOIRE PITTORESQUE. 24. degré travancement,. me. ma. position semblait des plus favorables. aux observations sur lesquelles devait s'appuyer un enseignement qu'aucun précédent ne venait guider. pour. livrer. J'ai pu,. sur un aussi grand. nombre de. sujets, recueillir de. précieuses données générales et d'abondantes remarques de détail,. apprendre à reconnaître. mémoire. rents titres de. les. premiers indices. naturelle, déterminer. logique de difficultés dans les e-xercices à conditions d'âge convenables pour les. Mais, après avoir arrêtée,. il. me. fallait^. amené. et les diffé-. une gradation. lui faire subir et les. commencements.. l'idée primitive à l'état. comme complément. de théorie. indispensable, la con-. firmation de l'expérience.. encore. Ici. j'étais servi. ma. j'avais à. par des circonstances avantageuses. disposition des élèves pleins de. de confiance, un local convenable, ter se trouvait qu'off"re seul,. En. et l'essai. que je voulais ten-. entouré des garanties de véracité. au. môme. :. et. et. de notoriété. degré, un établissement public.. vertu du règlement d'organisation de l'École, donné en. 1843 par M. sent en. un. le. ministre de l'Intérieur, les professeurs se réunis-. conseil, dit comité d'enseignement, sous la prési-. dence du directeur, pour délibérer. concerne la. bonne volonté. les études.. Usant donc de. et statuer. sur tout ce qui. cette voie d'initiative,. dans. séance tenue parle comité d'enseignement le 1" février 1847,. mes idées et mes plans à l'examen et à l'approbames collègues et de notre honorable directeur, en demandant à commencer l'expérience. La proposition fut accueil-. je présentai. tion. lie à. de. l'unanimité. ;. je reçus toutes les autorisations nécessaires,. et, afin qu'il fût pris. acte de l'idée, les diverses circonstances. de la séance furent consignées au procès-verbal. Il. me. reste maintenant à. donner quelques. détails sur la pre-. mière partie de cette épreuve. Cette sorte de mise en action de la. méthode me semble. la faire. comprendre.. le. moyen. le. plus sûr et. le. plus simple de.

(33) ME.MOlUt; sl'liCIALL: DES. Ma. première intention. FORMES. 25. était d'opérer à la fois sur. deux. divi-. sions composées lune d'enfants de neuf à douze ans, l'autre de. jeunes gens de douze à quinze ans. Avec jeune, je serais parti du point les exercices sur les différentes. le. des lignes droites dont. grandeurs. ;. la division la plus. plus élémentaire,. commençant. aurait fallu retenir. il. seraient venus ensuite des angles de. diverses ouvertures, puis quelques courbes variées présentées. dans un ordre de gradations, mais en. me. gardant avec soin de. trop m'appesantir sur des formes abstraites qui, n'exprimant. aucun. objet connu, seraient trop. draient. même. très difficiles. dépourvues. d'attrait et devien-. en se compliquant.. Quelques motifs purement temporaires m'ayant décidé remettre cet essai à l'année suivante, je ci. me. à. bornai pour celle-. à la catégorie comprise entre douze et quinze ans. Ces con-. ditions d'âge se trouvaient remplies par les élèves, au. nombre. de dix, composant une classe dite de la bosse élémentaire, dont la création datait. de l'année précédente. Ces jeunes gens, réunis. un autre. déjà dans. ment sous. but, n'avaient point été éprouvés spéciale-. rapport de la mémoire naturelle. le. être pourvus chacun dans des proportions. et. devaient en. fort diverses,. circonstance également convenable pour l'épreuve,. ils. vaient, sous le rapport de l'habileté manuelle, tenir. moyen dans D'après exercices. non ne. les. et,. se trou-. un degré. l'école.. mon. opinion bien arrêtée,. mnémoniques doivent. et. déjà exprimée, que les. s'ajouter. aux autres études. et. remplacer, des mesures furent prises pour que personne. fût distrait. en rien des études ordinaires.. Je tenais surtout à obtenir une adhésion libre et spontanée,. comptant sur. les. bons mouvements. et les. bons. effets. résultant. d'un semblable point de départ.. Ce. fut. appelai. ;. donc non à et,. prendre, je. l'autorité,. mais à. la. persuasion que j'en. sans dissimuler en rien la peine qu'il s'agissait de fis. connaître la nature,. le. but et les avantages de la.

(34) EDUCATION DE LA MEMOIRE PITTORESQUE. 26. nouvelle étude, laissant à chacun liberté tout entière de la juger,. de s'y livrer ou de s'en abstenir. L'assentiment fat unanime et. du meilleur augure; tous adoptèrent foi. l'idée. avec une véritable. dans son avenir au point de vue général. et particulier, cha-. cun exprimant. tout ce qu'il pensait en retirer de services. la profession à laquelle. Le. dans. se destinait.. il. sujet de la première leçon fut le détail de figure le plus. simple, un nez de profil, et quelques jours furent donnés pour l'apprendre. Après avoir. fait. forme propres à. dans. la fixer. remarquer la. les particularités de la. mémoire. et avoir expliqué la. construction anatomique nasale, j'engageai chacun à apprendre cette leçon d'un fois. nouveau genre comme. chaque phrase,. soit surtout qu'il. cun enfin dut, par forme. et teinte.. par. le sens.. Cha-. la réflexion, étudier et. grande exactitude son modèle, grandeur,. Mais je m'abstins de prescrire une marche trop. uniforme, afin de laisser un. champ. pins libre à la spontanéité. aux procédés individuels.. Au été. jour convenu, chacun. donné. venir.. et se. mit à. Ce premier. encourager. le. le. essai. maître. difficile, et. la. remit. le. modèle qui. lui. dessiner sans autre guide que. donna déjà des. le. avait. sou-. résultats de nature à. fut. remplacé par un autre d'un degré plus. passant ainsi par une suite de gradations calculées,. fut possible. dont. me. et les élèves.. Le premier modèle il. avait pu faire autre-. en pénétrât bien. la répétition et. retenir avec la plus. et. il. de ses fables ou de sa grammaire, soit qu'il répétât souvent. au bout de. trois. mois d'aborder de. petites têtes. ressemblance, ainsi que les détails de coiffure et d'ajus-. tement, furent rendus d'une manière vraiment satisfaisante. J'eus à m'applaudir difficultés. en formant. n'hésitai pas à. du soin que le. j'avais. mis à échelonner. les. répertoire de modèles. Cependant je. changer plusieurs. fois. Tordre que j'avais. entraîné par des progrès qui dépassaient. mes. établi,. prévisions et. persuadé d'ailleurs que toute méthode, loin d'être. inflexible,.

(35) MÉMOIRE SPÉCIALE DES FORMES doit. modifier. se. 27. circonstances de la. suivant les. pratique.. Je fus contirraé dans cette remarque que la bizarrerie et la. charge sont de tous. les caractères les plus faciles à retenir. Je. persuadé aussi que la figure humaine est comparative-. restai. ment plus. facile à la. mémoire que. ornements, animaux, et. etc. Il. tous les autres objets. semble. qu'il existe. son image une S'V'mpathic qui l'intéresse, des. saisissent.. Pour une personne. même non. entre. :. fleurs,. l'homme. affinités qui le. exercée, une tête. humaine se particularise au premier aspect, tandis que des têtes. la. même. d'animaux d'une. même. esp^'co lui senildent toutes avoir. physionomie.. J'avais assisté scrupuleusement à tous les exercices pendant. toute leur durée, afin d'en assurer l'ordre et la loyauté. jour, tous les papiers étaient tain. examinés pour. qu'il fût. Chaque. bien cer-. qu'aucune indication n'y avait été tracée. Les modèles. étaient placés soigneusement hors de la portée. une distance nécessaire afin qu'ils. ne pussent. était. maintenue entre. se faire. du regard,. et. les travailleurs,. aucun emprunt mutuel.. C'était chose curieuse et digne d'intérêt de voir ces jeunes. prendre l'expression médita-. figures, naturellement si riantes,. tive de quelque sage solitaire, ces jeunes fronts se plisser sous l'effort. d'une contention intellectuelle que n'avait jamais pro-. voquée au. môme. degré aucun autre de leurs travaux, ni aucune. exhortation à la réflexion sérieuse. Mais les traits se détendaient bientôt,. et, le. visage rayonnant, on venait m'apporter. achevé avec un désir empressé de Si les élèves,. tamment d'entrain;. fait s'ils. pendant toute. la. le. le. dessin. comparer au modèle.. durée de ce cours, ont cons-. preuve d'intelligence,. de volonté sérieuse et. ont réalisé enfin des progrès remarquables, le. professeur doit reconnaître aussi qu'il a trouvé lui-même beau-. coup à apprendre de leurs travaux,. la part. de ceux. même. qu'il enseignait;. par. par leurs réflexions, bien des doutes ont été. éclaircis et des prévisions confirmées..

(36) ÉDUCATION. 28. Dli LA.. MÉMOIRE PITTORESQUE. moment. Je m'étais promis d'interroger les élevés, dans le. même. mode de procéder, eux-mêmes le travail. de leurs exercices, sur leur. provoquer ainsi auquel. à. expliquer. se livraient. Je leur adressai. ils. en. effet et. de les. et. intérieur. en différents. temps plusieurs questions dont je reproduis quelques-unes, que. ainsi. les. Demande. :. réponses qui y furent faites. Lorsque après avoir étudié votre modèle. que vous cherchez à. est retiré et. moyen employez-vous, Je cherche à. me. confusément.. —. ma. tête.. —. —. quel est votre guide alors?. figurer. mon. modèle, mais je ne. Autre réponse. Autre réponse: Je. il. vous. dessiner de mémoire, quel. le. mon modèle. Je vois. :. vois. le. Réponse. :. que. le vois. dans. mieux en fermant. les. veux.. Demande: Comment. faites-vous lorsque ce modèle ou plutôt. son image est trop confuse ou disparaît effort et elle. tout à. fait,. ?. — Réponse. :. Je fais. devient plus visible, quelquefois elle m'échappe. mais avec de. la. peine je parviens à la faire revenir.. — Antre réponse: Limage me paraît confuse dans son ensemble, mais. si. j'applique toute. mon. attention seulement à. cette partie devient assez distincte. pour que. ner, alors ce premier détail m'aide à. me. un. détail,. je la puisse dessi-. rappeler un autre,. et. de proche en proche j'arrive à l'ensemble du dessin.. Demande. :. Voici quatre mois que vous vous exercez, éprou-. vez-vous toujours autant de peine? est. d'abord beaucoup plus. temps,. et,' si. — Réponse:. distincte. elle s'en va, je la fais. que dans. Non, l'image les. premiers. revenir presqu'à volonté.. (Cette réponse a été confirmée par toutes les autres.) Il. l'œil. semblerait donc que l'image des objets est transmise par. au cerveau qui en reçoit l'empreinte. serait constaté qu'un exercice. et la. conserve, et. perfectionner leur aptitude pour ces fonctions.. Demaîide. :. il. méthodique de ces organes peut ;. ;]. Rendez-moi compte des moyens que vous employez. pour bien vous rappeler votre modèle, pour vous. le. mettre.

(37) MÉMOIRE SPÉCIALE DES FORMES dans vent.. la tète?. —. — Réponse. :. Je. Autre réponse: Je. le. 29. dessine plusieurs. fais. deurs, les formes et les teintes.. fois, très. sou-. des remarcjues sur les gran-. —. J'attendais cette dernière. réponse de beaucoup plus satisfaisante. et dénotant une intelligence bien supérieure. Ainsi l'obligation de se rappeler force. l'esprit à juger,. à comparer, à faire des remarques, c'est-à-dire,. chose d'une portée considérable, que les exercices de mémoire rendent attentif et observateur.. On. reconnaîtra ces avantages sans doute, mais toute idée. nouvelle doit soulever quelques. qu'un moyen d'approfondir chercher à les prévoir. et à. et. objections,. ne fussent-elles. de mieux connaître. Je dois donc. y répondre d'avance.. Dira-t-on, par exemple, qu'en habituant à dessiner par. on court. le. cœur. risque de faire perdre une qualité précieuse, la. et que l'artiste ainsi formé apporterait devant son modèle des souvenirs étrangers qui nuiraient à la fidélité de ses imitations ? Mais cet inconvénient ne pourrait être à craindre que si l'on abandonnait pour le dessin de mémoire le dessin. naïveté,. que. eu soin de réprouver hautement. L'étude ordinaire du modèle présent continue donc à maintenir l'imita-. habituel, ce. j'ai. tion vraie et sévère. lui-même. offre. l'exactitude,. si. ;. et. il. y a plus encore, l'exercice mnémonique. une occasion nouvelle d'appliquer le principe de l'on ne demande pas seulement que la mémoire. fournisse un à peu près du modèle, mais bien une ressemblance complète. Et je saisis cette occasion d'insister sur ce point essentiel que, dans l'intérêt môme du développement de la. mémoire,. justesse, la. quand on. ressemblance môme, exacte, naïve, qu'il du commençant c'est le seul moyen de former la naïveté de la mémoire. Ce n'est que plus tard,. c'est cette. faut obtenir. ;. a acquis les facultés de rectitude et de précision, que. l'on peut aborder. un autre procédé de reproduction, celui des interprétations, des équivalents, des abstractions, et exprimer enfin moins la chose que son esprit. Mais ce mode, applicable.

(38) ÉDUCATION DE LA MÉMOIRE PITTORESQUE. 30. surtout aux objets animés et mobiles, doit être d'un usage volontaire, et. non. doit être enfin. une. On. résulter de l'impuissance d'être fidèle. ;. ce. faculté de plus.. objectera peut-être encore d'une manière plus générale. que l'on ne rencontre que trop souvent dans. mémoire surchargée. la. de dates, de prose et de vers. est. ces. comme un magasim. personnes dont vivant de. faits,. monde de. le. ;. mais. semble. il. que toutes ces acquisitions étrangères aient remplacé leurs. comme. propres idées, de sorte que leur conversation,. œuvres, n'est qu'emprunts avec. quelque. et rapsodies.. Si. leurs. nous examinons. réflexion l'état de ces fastidieux personnages,. nous y reconnaîtrons plusieurs causes d'abord le défaut d'équiil est aussi libre dans l'éducation des différentes facultés :. ;. absurde, en efiet, de cultiver trop exclusivement la. mémoire. que de la négliger entièrement. Nous voyons ensuite le mauvais choix des sujets offerts à de tant d'idées. H. fallait. et. la. mémoire. ;. car, au lieu de la remplir. de phrases toutes faites de différents auteurs,. conserver nettement ses propres idées, ses propres. impressions; mais la cause principale, l'absence des. facultés. intellectuelles. c'est,. il. faut le dire,. indispensables. pour. la. mise en œuvre des meilleures notions, des plus précieuses cony a dont ici moins excès de mémoire que manque de jugement, de goût, de tact et d'esprit. La mémoire n'est ni. naissances.. Il. l'esprit, ni l'imagination, ni à. sert. puissamment, mais. elle. plus forte raison. le. génie. Elle les. ne peut avoir la ridicule préten-. ou de les suppléer. Pour revenir à ce qui concerne plus particulièrement. tion de les créer. arts, objectera-t-on la crainte. les. de compromettre l'individualité. du style? mais rien n'oblige à appeler constamment. l'attention. de la mémoire sur la même manière, sur le même Le grand nombre et la variété des études peuvent sau-. et le travail. maître.. ver aisément d'une préoccupation trop exclusive. Et, d'ailleurs, le véritable objet d'étude,. la. source toujours vive où. il. faut.

(39) MEMOIRE SPECIALE DES FOELMES toujours puiser, c'est la nature. son. ;. à ce maître-là. 31. emprunte. l'on. si. style, ce sera la plus g^rande des originalités.. Mais, pour répondre aux objections d'une manière générale,. on peut dire que. un. à. entier. c'est. abandon. précisément lorsque. la. mémoire. qu'elle court risque, si elle. est livrée. ne périt pas,. de s'emplir d'éléments incohérents et dangereux, tandis qu'au contraire, et espoir. Au. si l'on. de. en prend. la direction scientifique,. y a chance. guider, de l'instruire, et aussi de la préserver.. la. reste, l'expérience a déjà. points.. il. répondu elle-même sur plusieurs. Les élèves du cours de mémoire n'ont rien perdu, en. le. suivant, de l'exactitude qu'ils apportaient dans leurs études. copiées ordinaires,. comme. rapport. lis. ont plutôt continué à progresser sous ce. sous celui de l'intelligence.. J'ai. remarqué avec. satisfaction qu'après avoir regardé leur modèle,. ils. peuvent. dessiner plus longtemps et tout aussi exactement sans avoir. besoin de. regarder de nouveau. le. ;. ce qui prouve que leurs. observations sont mieux faites et plus longtemps retenues.. Après quatre mois d'exercices,. et la fin. de l'année scolaire. approchant, je jugeai convenable de clore cette première expé-. un concour.s d'émulation et de classement. Le sujet du concours fut un fragment d'anatomie assez compliqué, et,. rience par. malgré. la difficulté, les résultats dépassèrent. couronnèrent dignement. les. mon. attente et. travaux de nos jeunes expérimen-. tateurs.. J'avais résolu, dans le principe, d'ajourner toute publication. de. l'idée. que j'avais conçue jusqu'après son expérimentation. plus complète et artistes, je. ;. mais sur. me. 1.. en attendant. les faits d'observation et. nouveaux développement qui devaient résulter de. nuation de. la. conseil de plusieurs illustres savants. décidai à faire connaître au public ces premiers. résultats de la méthode, les. le. mes recherches. la conti-. pratiques \. Gotto première publication a eu lieu en 1847 dans une Revue, et en 1848 en titre : Education de la mémoU^ pitioresque.. une bioebure ayant pour.

(40) EDUCATION DE LA MEMOIRE PITTORESQUE. 32. Bien que rÉcole impériale de dessin nécessairement se maintenir dans il. est. les applications. une étude tellement primordiale. cialisation, et. même. de cet ordre.. qu'elle doit se trou-. enseignement du dessin, avant toute spé-. ver à la base de tout. d'une. un. vaste et varié, cependant sa spécialité industrielle doit. champ Mais. offre à l'expérience. comme. la. racine. commune. de toutes. les tiges. plante, quelque hauteur que chacune soit destinée je. veux parler de Tanatomie. Cette connaissance. de. la structure. du corps humain, résumé lui-même de toutes. les. formes de. à atteindre. sorte de. :. la nature, peut, doit être. considérée. syntaxe des arts du dessin,. et,. comme. comme une être. telle,. nous voyons dans l'étude des langues. cœur et si grammaire être donnée aux commençants comme moyen d'exercer la mémoire et en même temps de la meubler de principes fondamentaux, nous devons nous appuyer en tout sur apprise par. ;. la. cette analogie précieuse. C'est. tions d'attrait qui fassent. au professeur à créer des condi-. surmonter ce que. cette étude peut. avoir de pénible et de sévère.. Évidemment Raphaël, sont. les. livrés à. les. grands artistes des écoles anciennes,. Michel-Ange, les Rubens, des applications. et. aussi ceux qui. industrielles,. les. les. se. Cellini, les. Palissy, etc., grâce à leurs puissantes aptitudes, sinon à une. étude méthodique, possédaient, par devers eux, la connais-. sance mnémonique de l'anatomie pittoresque. Cette supériorité explique, à quelques égards, la ligne de démarcation qui les. sépare de la plupart des modernes.. mémoire pittoresque qui se place au point de départ de l'art et de l'industrie, cette mémoire est nécessaire à une foule d'industries spéciales pour imiter et comOutre cette application de. la. biner des objets absents. Les peintres de décors et d'attributs, entre autres, ne pouvant le plus souvent se servir de modèles,. ont besoin particulièrement d'une mémoire exercée.. Parmi. les industries élégantes oii brille. sans rival. le. goût.

(41) MÉMOIRE SPECIALE DES FORMES. 33. ranrais, sources à la fois de richesses et de gloire nationale, citer celles des bronzes, des papiers peints, des étoffes. on pont. à dessin, et en général toutes celles qui s'occupent de l'orne-. Dans ces. mentation.. industries artistiques, la création. entière, en tant que formes et couleurs, est. hommes, animaux, si. pour. assortit,. :. que Dieu a recouverts de vêtements. si. magnifiques, sont autant d'éléments que l'imagina-. parcourant. tion,. mise à contribution. plantes, fruits, pierres précieuses, tous ces. êtres, toutes ces choses. variés et. tout. le. champ du. les livrer. fantastique,. incessamment à. combine, agence,. la fantaisie insatiable. de nouveauté. Qui peut rassembler ces innombrables matériaux. que. nature a partout disséminés. la. sous l'aspect où. le jour,. mémoire. n'est la. ils. et. surtout les replacer sous. ont impressionné. l'artiste,. si. ce. ?. L'introduction dans l'instruction primaire de la culture de la. mémoire des aspects préparerait. très. heureusement. les. jeunes. intelligences à la plupart des études auxquelles elles pourraient se livrer ultérieurement.. La. science, bien qu'elle ne s'arrête pas seulement aux appa-. rences des corps, a besoin néanmoins d'en tenir compte. et. d'avoir souvent présents les formes, les teintes et leurs rapports.. La mécanique, qui trie, retirerait. tient de l'art, de la science et de l'indus-. de précieux avantages de la mémoire pour. le. dessin et la composition des machines.. Les sciences naturelles, nommément nique, la. la. zoologie, la bota-. minéralogie, seraient utilement servies parla mémoire. des aspects caractéristiques. Enfin, les classifications et les nomenclatures, évoquant plus. facilement fixeraient J'ai. le. souvenir précis des objets qu'elles désignent, se. mieux dans. les esprits, et perdraient leur aridité.. recherché jusqu'ici à indiquer rapidement. mémoire pittoresque dans quelques-unes de. l'utilité. de la. ses applications 3.

References

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